
À Goma, dans l'est de la RDC, les variations du taux de change compliquent le quotidien des petites commerçantes, particulièrement depuis la prise de la ville par de nouveaux dirigeants. Loin d’être un simple ajustement monétaire, ces fluctuations impactent directement les conditions de vie de nombreuses familles qui dépendent du commerce informel.
Des prix instables, un commerce fragilisé
Sur les marchés locaux, comme KI 30, situé entre Majengo et Ngangi, les transactions sont devenues une source de tension entre vendeuses et clients. Le taux de change fluctuant entre 2 400 FC et 2 700 FC pour un dollar américain complique les échanges et génère des pertes pour les commerçantes.
« Aujourd’hui, tout le monde applique son propre taux. À Birere, où j’achète mes produits, le taux est élevé, mais quand je les revends au marché, on me propose un autre taux, ce qui me fait perdre de l’argent », témoigne une vendeuse.
Avec la fermeture de plusieurs entreprises et organisations, de nombreux hommes se retrouvent sans emploi, laissant à leurs épouses l'entière responsabilité des charges familiales. Dans un contexte économique déjà difficile, ces femmes doivent faire face seules à la hausse des prix et à l'incertitude financière.
« Nos maris ne travaillent plus, et nous devons assumer toutes les dépenses du ménage. Nous demandons aux autorités locales et au gouvernement congolais de trouver une solution pour stabiliser l’économie et restaurer un climat plus serein pour nos commerces », plaide une commerçante du marché KI 30.
Face à cette crise, les commerçantes de Goma exhortent les autorités locales et nationales à intervenir rapidement pour réguler le taux de change et éviter un effondrement du commerce informel, qui constitue la principale source de revenus pour de nombreuses familles. Leur demande est claire : une réponse urgente pour préserver leur activité et assurer la survie de leurs foyers.
Diddy MASTAKI