La République démocratique du Congo (RDC) est actuellement confrontée à d'importants défis socio-économiques, et il est crucial que les autorités fassent preuve de discernement et de méticulosité dans leurs fonctions. Cependant, la récente controverse autour de l'escroquerie présumée du boxeur Martin Bakole révèle un manque inquiétant d'attention politique ou judiciaire à l'égard de ce qui semble être une manœuvre frauduleuse. Malgré un large tollé sur la toile, aucune autorité ne prend jusque-là de mesures pour enquêter sur cette affaire. Ce manque de responsabilité souligne la nécessité d'une plus grande transparence et d'une plus grande diligence dans tous les secteurs de la vie publique en RDC.
Martin Bakole est un boxeur international de 29 ans qui a prétendu avoir un match prévu le 4 mars prochain. Bakole a reçu 100 000 dollars américains du gouvernement congolais pour couvrir les frais du combat, alors qu'il n'existe aucune preuve qu'un tel match a été organisé. Plusieurs sites Internet sportifs, y compris celui de l'Association mondiale de boxe, ne font aucune mention de ce match, et les proches de Martin Bakole confirment qu'aucun combat n'est prévu à cette date.
Ce scandale, qui voit une aussi importante somme être prélevée du trésor public pour un combat qui n'a pas été programmé, et surtout, sans vérification adéquate, met en évidence la négligence dont font preuve certains services publics et la faiblesse de la gestion des informations liées aux athlètes ou sportifs. Cela remet également en question l'ensemble du processus de versement des fonds par le gouvernement et l'exactitude des informations fournies par les sportifs, les fédérations sportives et les services connexes.
En outre, cette situation ternit la réputation de Martin Bakole, qui jouissait auparavant d'une bonne réputation aux yeux du public. Son affirmation selon laquelle son dossier concernant ces 100 000 USD a été introduit alors que Hunter était encore classifié et que "actuellement tout le monde m'évite", semble n’être qu'une tentative de détourner l'attention du véritable problème. L'image de Bakole au sein de la communauté congolaise est vraisemblablement irrémédiablement endommagée, et il restera à jamais dans les mémoires comme l'athlète qui a su contourner les règles pour s'assurer un gain immérité. Cependant, malgré cela, Martin Bakole a le mérite d’avoir mis à nu la négligence de certains services publics dans la vérification des informations fournies par les athlètes avant le versement des fonds.
Le ministre des sports, qui est pointé du doigt par l’opinion dans cette affaire, veut manifestement prendre ses distances. Alors que la lettre qu'il a adressée au ministre du Budget le 30 janvier demandait clairement qu'une certaine somme d'argent soit mise à la disposition de son ministère pour le match de boxe entre Martin Bakole et Michael Hunter, les proches du ministre Serge Konde assurent que Bakole n’a pas reçu “son argent” au cabinet du ministre, mais auprès de la comptable publique après retrait de sa prime à la Banque centrale. “L’athlète n’a été reçu par le ministre qu’après, pour son mot de remerciements”, insistent-ils.
La question qui se pose maintenant est de savoir comment éviter que de telles situations ne se reproduisent à l'avenir et comment réagir de manière appropriée pour éviter des conséquences plus graves. Il est clair que ce processus doit être amélioré à l'avenir, afin que les athlètes ou les sportifs reçoivent leurs indemnités ou gratifications après vérification et cela, de manière transparente. Il est essentiel de s'assurer que les fonds publics sont alloués aux parties appropriées de la bonne manière et avec une responsabilité adéquate. Il est également important que les autorités prennent des mesures pour assurer l'indépendance de la justice et faire en sorte que les personnes impliquées dans des actes répréhensibles soient tenues pour responsables de leurs actes. Comme dans ce cas précis, des mesures disciplinaires doivent normalement être prises.
Le peuple congolais mérite la transparence et la responsabilité de la part de son gouvernement, et le manque d'attention accordée à ce nouveau scandale lui rend un mauvais service. Même si certains tentent de défendre les actions de Bakole et à les justifier, et d’autres veulent que le boxeur soit entendu et tenu responsable s’il le faut, il est plutôt plus qu’important de s'attaquer premièrement aux causes profondes de ce scandale. Il est crucial de noter que si de telles pratiques existent, des changements doivent être opérés pour s'assurer que tout se passe normalement. En l'état actuel des choses, le manque de transparence et de responsabilité concernant les fonds publics sape la crédibilité de l'ensemble des décideurs.