Le vice-premier ministre et ministre de l'économie, Vital Kamerhe, a récemment multiplié les contacts en Zambie et en Afrique du Sud pour faire face à la pénurie de farine de maïs dans les régions du Katanga et du Kasaï. Le ministre a également rencontré tour à tour le lundi, le Représentant pays du Programme Alimentaire Mondial (PAM), Peter MUSOKO et M’barek Aarabat, représentant de BÜHLER GROUPE, une entreprise Suisse.
Le premier a assuré que le PAM est prêt à aider la RDC à accroître sa production locale pour réduire la dépendance de l’extérieur, en octroyant des intrants agricoles et des engrais et le second qui vient d’une firme qui propose une coopération avec la RDC dans le secteur agricole, a fait savoir qu’ils étaient prêts à aider le pays pour tout ce qui est solution à la sécurité alimentaire, notamment pour la production locale des céréales notamment le maïs.
Si ces initiatives du Vice premier ministre Kamerhe sont essentielles pour ces deux grandes régions du pays qui connaissent une situation alimentaire préoccupante, il est important pour l’exécutif central d'envisager également des mesures fiscales et économiques appropriées afin de résoudre véritablement ce problème.
L'initiative du gouvernement pour sauver la situation à court terme est louable, mais elle ne constitue pas une réponse globale au défi de la sécurité alimentaire dans le pays. En effet, il est clair que la sécurité alimentaire en République Démocratique du Congo ne peut être garantie que si le gouvernement s'engage à fournir des mesures politiques appropriées pour renforcer la production agricole, l'industrie agroalimentaire et la distribution des produits agricoles.
Or, l'un des principaux obstacles à l'autosuffisance alimentaire en RDC est la fiscalité interne appliquée aux activités agricoles et agro-industrielles, ainsi qu'à l'importation d'intrants agricoles. Ces taxes entravent la croissance du secteur agro-industriel en limitant la compétitivité et en augmentant les coûts pour les agriculteurs locaux. Si la RDC veut réduire sa dépendance à l'égard des importations de denrées alimentaires, il est évident que cette question devra également être abordée. Cela donnerait aux acteurs du secteur agricole la liberté dont ils ont besoin pour émerger véritablement.
L'agriculture devrait être l'un des secteurs les plus importants de l'économie congolaise, et ne pas fournir aux agriculteurs les conditions pour faire leur travail correctement est préjudiciable à l'économie du pays dans son ensemble. Pour relancer l'agriculture, le gouvernement doit de ce fait veiller à ce que les acteurs du secteur bénéficient d'une fiscalité allégée qui leur permette d'investir davantage et de développer leurs activités.
Par ailleurs, la mise en place d'infrastructures de qualité est également un élément clé pour le développement de l'agriculture. Les routes de desserte doivent être adéquates pour permettre la circulation des produits agricoles et des intrants de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud. Le gouvernement doit également veiller à ce que l'électricité et l'eau soient disponibles en quantité suffisante pour permettre aux agriculteurs qui souhaitent transformer leurs productions de le faire sans contrainte tout au long de l'année.
Sur ce, il est clair que le meilleur service que Vital Kamerhe peut rendre à la Nation en tant que numéro un de l'économie nationale est d'exonérer complètement toutes les activités agricoles et agro-industrielles et l'importation d'intrants agricoles pendant au moins quatre ans. Cette mesure stimulera la croissance des entreprises locales et améliorera la compétitivité de l'industrie agroalimentaire.
En effet, de nombreux analystes s'accordent à dire que les taxes actuelles découragent les investisseurs et les producteurs locaux, ce qui entraîne en partie une baisse de la production nationale. En outre, si la réduction des taxes est appliquée, cela peut également encourager l'investissement dans la recherche agricole et technologique. Des programmes de développement et d'investissement dans ces domaines permettraient d'améliorer l'efficacité de la production agricole, augmentant ainsi l'autosuffisance alimentaire de la RDC.
Le gouvernement devrait également envisager une réforme fiscale globale afin de réduire la consommation de biens importés. Actuellement, la RDC consomme une quantité importante de produits alimentaires importés, ce qui pèse lourdement sur la balance commerciale du pays.