Dans un article publié jeudi soir sur le site de la Radio Télévision Nationale Congolaise et devenu viral depuis, le média public annonce que depuis un certain temps, dans la ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, les fretins sont alimentés par Dubaï. Une révélation qui met en colère plus d'un, surtout quand on connaît la richesse des eaux congolaises, notamment ses lacs qui produisent de grandes quantités de ces mêmes poissons.
Pour un Congolais de Kasenyi en Ituri ou de Kyavinyonge, au Nord-Kivu, ou encore d’autres zones du pays, cela peut s’apparenter à une mauvaise blague. Et pourtant, c'est un fait. Pour diverses raisons, un nombre important d’habitants de la capitale ont fait leur choix. C’est tout de même regrettable qu’ils préfèrent se tourner vers les fretins de Dubaï au détriment de ceux provenant des eaux congolaises. Même s’ils ne sont pas entièrement responsables de cette situation absurde, ceci soulève de nombreuses interrogations sur le patriotisme économique et la valorisation des ressources locales.
Il est indéniable que la RDC possède des richesses naturelles considérables, notamment grâce à ses nombreux lacs poissonneux. La capitale est également approvisionnée en fretins depuis l'océan Atlantique à Muanda et Matadi. Cependant, les consommateurs de Kinshasa préfèrent se tourner vers les produits importés de Dubaï. Cette préférence semble se justifier par la propreté, la saveur et le coût d'achat de ces fretins étrangers. Les ménagères expliquent également que ceux de Dubaï sont mieux entretenus, ont un goût différent et sont plus gros que ceux pêchés localement.
Les autorités congolaises ont également un rôle clé à jouer dans cette situation. Il est peu de dire qu’ils en sont les premiers responsables au regard des réalités observées sur le terrain. En effet, il leur incombe de créer les conditions favorables pour encourager les Congolais à se tourner vers les produits locaux. Cela peut se faire en promouvant la qualité des produits congolais, en mettant en place des normes strictes de contrôle de la qualité alimentaire et en développant des campagnes de sensibilisation sur l'importance de soutenir les entreprises locales. Il serait aussi judicieux que les décideurs réfléchissent à la construction de voies de communication reliant les 26 provinces du pays afin de faciliter le transport des produits des centres de production, notamment de l'intérieur du pays, vers les grands centres de consommation et vers grands centres urbains dont la ville province de Kinshasa.
CongoRassure