
En ville de Butembo à plus de 300Km de Goma, en province du Nord-Kivu, le décès d’un détenu au cachot du parquet militaire délie la langue des couches sociales. La société civile, les groupes de pression et mouvements citoyens, réclament des enquêtes urgentes. L’auditeur militaire annonce des arrestations et libérations des personnes citées dans l’affaire.
Le détenu Kambale Valentin Georges âgé de 21 ans, est mort le 15 juillet 2024 au cachot de l'auditorat militaire de garnison de Butembo-Lubero, cinq (05) jours après son arrestation. Il avait été arrêté le 10 juillet suite à une plainte de son beau-frère à qui il devait quatre-vingts (80) dollars Américains, faute d’un arrangement à l’amiable. Son décès est survenu sans être entendu sur Procès-Verbal.
Arrestation arbitraire et détention illégale
D’après Mathe Saanane, président de la société civile coordination urbaine, l’arrestation de Kambale Valentin avait été ordonnée sur base d’un appel au téléphonique du plaignant, par Kahambu Muhasa Melissa, premier substitut de l’auditeur militaire. Une arrestation et détention qu’il qualifie « d’arbitraire » au regard de la loi. La société civile exige des enquêtes et des mesures disciplinaires contre cette auxiliaire de la justice.
Mardi 06 août, les représentants des associations des jeunes, mouvements citoyens et groupes de pression de la ville, ont exprimé leur indignation devant l'auditeur militaire de garnison de Butembo-Lubero. Ils ont fait un rapport désastreux des conditions d’incarcération en prison centrale de Butembo et autres cachot. Ils ont évoqué la surpopulation de ces lieux de détention et des traitements inhumains infligés aux détenus.
L’auditeur militaire de garnison de Butembo-Butembo, le major Georges Nkwa Milosi, a annoncé l’ouverture d’une procédure administrative contre la capitaine magistrate Kahambu Muhasa Melissa pour avoir ordonné une arrestation sans mandat à cause d’une dette de quatre-vingts (80) USD.
S’agissant des personnes arrêtées, il a cité le plaignant, les deux militaires des FARDC qui ont exécuté l’ordre du mandat d’arrêts, deux (02) agents de la morgue de l’Hôpital reprochés d’avoir livrés le corps du défunt à la famille sans autorisation judiciaire. La major Georges Nkwa Milosi confirme la libération de deux (02) agents de la morgue de l’Hôpital Matanda intervenue la soirée de mardi 06 août.
Les organisations telles que Réseau pour les Droits de l’Homme (REDHO) et COLIBRI ASBL ont plusieurs fois dénoncé la procédure d’arrestation et la détention des justiciables.
Martin Leku