
Les relations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda ont atteint un niveau qui fait craindre une guerre directe entre les deux États. Alors que Kinshasa se dit prête à toute éventualité, Kigali affirme n'avoir besoin de la permission de personne pour pénétrer sur le territoire congolais si sa sécurité est menacée.
Rien ne va plus entre les deux voisins. De part et d'autre, les déclarations tranchantes, teintées de menaces à peine voilées fusent à longueur de journée. Cette fois, l'objet de la discorde semble être l'expulsion d'officiers rwandais qui se trouvaient au quartier général de la force régionale de l'EAC dans la ville de Goma, fief du Nord-Kivu.
Les autorités rwandaises qui n'ont manifestement pas digéré cette décision des autorités congolaises, ont décidé dans la foulée de rappeler tous leurs officiers présents dans les mécanismes régionaux basés en République démocratique du Congo.
Pendant ce temps, les manifestations se multiplient dans la ville volcanique pour dénoncer l'inaction de la force régionale de l'EAC face à l'avancée des éléments du M23. Ce vendredi, c'était au tour des élèves et écoliers de déserter leurs salles de classe pour protester contre l'attitude passive de ces troupes venues de certains pays de la communauté de l’Afrique de l’Est, dont le Kenya et le Soudan du Sud.
Face à cette situation alarmante, le président en exercice de l'EAC, le Burundais Evariste Ndayishimiye, a convoqué en urgence un sommet des chefs d'État de l'organisation est-africaine pour samedi à Bujumbura. A l'ordre du jour de cette réunion extraordinaire, la situation sécuritaire en RDC et ses relations plus que tendues avec son voisin le Rwanda.
Des sources concordantes affirment que jusqu'à ce vendredi matin, le président rwandais Paul Kagame, ainsi que son homologue de la RDC Felix Tshisekedi, celui de l'Ouganda Yoweri Museveni et celui de la Tanzanie Suluhu auraient déjà confirmé leur participation. Seul le Sud-Soudanais Salva Kiir, qui reçoit le pape François, ne pourra pas prendre part à ce sommet, mais sera représenté.
Pour l'instant, la présidence congolaise n'a encore fait aucun commentaire concernant cette rencontre. Il est difficile de savoir si le président Felix Tshisekedi se rendra dans la capitale burundaise, d'autant plus qu'il a récemment boycotté la réunion de Doha, au Qatar, qui devait également réunir les autorités congolaises et rwandaises pour trouver une solution à la guerre contre la rébellion du M23, un groupe rebelle soutenu par Kigali.
CongoRassure