
Le député national Gratien Iracan, élu de Bunia dans la province de l'Ituru, sensibilise la population de sa province et de celle du Nord-Kivu, ainsi que de tout l'Est de la République démocratique du Congo, à prendre leur responsabilité en main pour selon lui, “mettre fin à la guerre qui a fait plusieurs milliers de morts dans cette partie du pays”.
Le député de l'opposition nationale a tenu ces propos dans son fief électoral lors d'une conférence populaire organisée à Bunia, la capitale provinciale de l'Ituri, le samedi 21 janvier 2023.
Pour lui, depuis le début des atrocités dont sont victimes les populations locales des provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri ainsi qu'une partie du Haut-Uélé et du Sud-Kivu, le gouvernement central semble ne pas se soucier de la gravité de cette situation qui endeuille jour et nuit ce coin du pays.
L’élu estime que la meilleure solution est que le peuple s'occupe de la politique pour que la politique ne s'occupe pas de lui. Par ce mot, il sous-entend que la population qui est le patron des députés provinciaux et nationaux ne doit pas continuer à être exterminée sous un silence coupable des autorités à tous les niveaux.
Gratien Iracan appelle ainsi sa base naturelle à une participation massive aux élections pour “sanctionner ceux qui se soucient moins du droit des congolais à la vie”, un droit qui continue d'être violé, explique-t-il.
"Notre peuple continue d'être massacré, mais il n'y a aucune recherche de solutions pour mettre fin à la guerre dans l'Est du pays. Au contraire, les autorités restent dans un grand silence et la corruption règne au sein des militaires qui sont censés nous protéger. Le gouvernement semble ne rien faire pour nous protéger", a déclaré le député d'un ton ferme, en s'adressant à la population.
"Depuis décembre 2022, nous avons déjà eu environ 200 morts en Ituri, sans compter ceux du Nord-Kivu. Pas plus tard qu'hier, une fosse commune avec 48 corps a été découverte à Kasenyi, plusieurs morts ont été dénombrés à Djugu, des conflits ethniques à Mahagi et ailleurs, mais il n'y a aucune volonté de la part des autorités d'y mettre fin", a poursuivi Gratien Iracan.
Il affirme également que le Congo ne doit pas être pris en otage par certaines personnes. “Il faut les combattre à travers les élections qui se profilent à l'horizon en votant utile et mettre fin à ce cycle infernal de violence que connaît le pays”.
Il pense que c'est un moyen idéal pour rendre à la population son pouvoir en tant que patron des députés dans ce gouvernement évoluant dans une tendance à un pouvoir inversé dans lequel si un député provincial peut révoquer un gouverneur ou un député national peut révoquer un ministre s'ils ne travaillent pas bien, tout s'inverse et devient le contraire.
Diddy MASTAKI