
Les services de sécurité et de renseignement de Walikale, au Nord-Kivu, ont mis la main sur un certain Mungilima Kalao, membre présumé du Nduma Défense of Congo Rénové (NDC-R) dans les environs de Walikale-centre. Lors de son interrogatoire, l’homme a nommé plusieurs personnes qui, selon lui, sont directement ou indirectement impliquées dans l’insécurité de la région.
Prince Kihangi, député provincial, s’est dit satisfait de cette arrestation, alors qu’il a lui-même été cité comme étant l’un des boucliers des groupes armés dans le territoire de Walikale. L’élu de la région s’explique et parle d’un acharnement «incessant » contre sa personne et d’autres personnalités politiques de cette entité.
« Nous regrettons le fait qu’ils aient dû publier sur les réseaux sociaux une vidéo sur le déroulement de l’audition ainsi que les propos de la personne interrogée avant qu’une enquête puisse être menée pour confirmer ou infirmer les allégations et les propos de Monsieur KALAO incriminant les acteurs politiques, ceux de l’Union européenne et de la Commission européenne, la société civile de Walikale et les différentes catégories des personnes vivant dans le territoire de Walikale, c’est de l’acharnement » a déclaré le Prince Kihangi.
M. Prince Kihangi a également condamné « la violation » de la procédure judiciaire par les services de sécurité lors de l’interrogatoire de M. Kalao. « Il s’agit d’une violation flagrante et grave de la procédure d’instruction qui sème la panique au sein de la population de Walikale, stigmatise et discrédite des personnalités, et porte profondément atteinte aux bonnes relations entre les membres de la famille de KALAO et celles des personnes citées ».
Pour le député du Nord-Kivu, il s’agit là d’une autre manière de « déstabiliser le territoire de Walikale » et de « désorienter l’attention » des autorités militaires de l’état de siège, de leur véritable mission de paix et de sécurité. « Ces déclarations, délibérément rendues publiques, sont préjudiciables aux personnes citées et portent atteinte à leurs activités, et tout porte à croire que les intentions ne sont pas loin des objectifs politiques contre les politiciens de Walikale », a-t-il déclaré. Selon lui, le suivi de cette démarche par les autorités militaires de l’état de siège démontrera clairement les ambitions et les objectifs recherchés.
Par ailleurs, cet élu de Walikale affirme que certaines personnes citées par Kalao commencent déjà à déserter le territoire de Walikale par peur. « Suite à cet acte répréhensible, certaines personnes, citées à tort ou à raison, sont tentées de quitter Walikale par peur d’être arrêtées. Si les jeunes, de nombreux acteurs de la société civile de Walikale, les commerçants, les notables et les coutumiers devaient quitter les grandes villes dans ces conditions, je crains que le processus de paix ne soit mis à mal par l’état de siège ».
M. Kihangi a de ce fait invité toutes les personnes mentionnées par M. KALAO «dans les circonstances où il se trouve au cachot » à rester calmes, à ne pas trop paniquer et à maintenir la cohésion sociale entre les membres de la communauté. Selon lui, « le mensonge ne dure pas », très vite, espère-t-il, la vérité triomphera. «Cela ne pourra pas détruire une personnalité fondée sur la droiture, la justice et la vérité. Ne renoncez jamais à votre engagement pour la paix et le développement de notre territoire natal, Walikale, la terre de nos ancêtres », a-t-il souligné.
Enfin, Prince Kihangi a demandé une enquête de l’administration militaire de Walikale pour connaître les intentions de M. Kalao et ainsi que celles de ses collaborateurs.
Par Enoch David, Nord-Kivu