
Avancées d’un côté et représailles ADF de l’autre, chaque acteur impliqué dans les opérations FARDC-UPDF appelé à bien jouer sa partition
Lancées début décembre 2021, les opérations militaires conjointes des forces armées congolaises et ougandaises se poursuivent dans la région de Beni au Nord-Kivu et dans le territoire d’Irumu dans la province voisine d’Ituri.
Progrès sur le terrain
Dans un communiqué récent, le porte-parole de l’UPDF a déclaré que l’entrée de l’armée ougandaise dans l’est de la RDC a poussé les ADF à fuir leurs camps et à se disperser. “Au moins 100 combattants ont déjà été neutralisés, 43 ont été capturés et 61 se sont rendus”, a déclaré le brigadier Flavia Byekwaso.
Aussi, au moins six camps appartenant auparavant aux rebelles de l’ADF ont déjà été conquis par les forces conjointes UPDF-FARDC. Il s’agit notamment de Kambi Ya Jua, l’un des principaux quartiers généraux des ADF, Belu 1 et Belu 2, Mombasa, et Kambi Erumu.
Représailles des rebelles ADF
Certaines attaques continuent d’être enregistrées loin des zones d’opération. “Les rebelles sont pourchassés dans le nord du territoire, et les ADF fuient vers le sud-est et le sud-ouest, commettant des actes de violence contre les civils dans leur fuite”, a déclaré un élu du territoire de Beni.
Par ailleurs, dans la soirée de Noël, huit civils ont été tués et 13 autres blessés dans l’explosion d’une bombe dans le centre de Beni. Décrivant cette attaque comme des représailles de l’ennemi, les forces armées congolaises et ougandaises ont appelé la population à collaborer et à ne pas céder aux tentatives de l’ennemi de briser la coopération civilo-militaire.
D’autres attaques ont été signalées dans des zones non encore touchées par les opérations de l’UPDF-FARDC, notamment dans les secteurs de Bashu et de Ruwenzori, ainsi que dans les villages de Makumo et de Lukaya à la frontière des territoires de Beni et de Mambasa.
Face à ces représailles, chaque acteur doit jouer son rôle correctement
Pour certains habitants de Beni, il est possible d’annihiler complètement l’activisme des ADF. A cet égard, chaque acteur doit bien jouer son rôle. « L’ennemi, qui tente de se reconstituer dans sa fuite, veut semer la division en menant des actions de représailles », a reconnu Asimoni Obeba dans une interview accordée à www.congorassure.cd.
Pour ce cadre du conseil des jeunes, il est temps de mettre en place une franche collaboration entre les services de sécurité et la population. « Que les opérations de traque se poursuivent en profondeur, que les agents de renseignement soient actifs pour contrôler tout mouvement suspect dans les grandes villes et que la population dénonce et collabore avec les forces de l’ordre », a-t-il recommandé.
L’activiste des droits de l’homme Jean-Paul Lusenge a déclaré que l’armée congolaise devrait profiter pleinement de la participation de l’UPDF dans la traque des ADF. « Avec l’appui de l’armée ougandaise dans le nord-est du territoire, il est préférable que les FARDC forment une ceinture dans le sud-est afin que les terroristes ADF n’aient aucune issue et puissent les traquer comme il se doit », a-t-il déclaré.
Pour le jeune activiste, les opérations conjointes UPDF-FARDC doivent cependant être bien limitées dans le temps. “Il n’est pas souhaitable que ces opérations durent longtemps et n’apportent aucune solution.”
Les forces conjointes UPDF-FARDC poursuivent les opérations de traque des ADF dans les territoires de Beni et d’Irumu. Avec plus d’un mois d’opérations en cours, « la capacité de l’ennemi a été considérablement réduite », selon les responsables des deux armées. Les forces armées ainsi que la population locale continuent d’encourager la collaboration, malgré quelques attaques de représailles signalées dans certaines zones de la région.