
Résurgence du M23 au Nord-Kivu : les Forces Vives dénoncent le peu d’intérêt porté aux activités de ce groupe rebelle
La Société Civile Forces Vives du Nord Kivu dénonce la résurgence du M23 dans le territoire de Rutshuru depuis la nuit du 24 au 25 janvier 2022. Ces rebelles ont lancé des attaques contre les positions des FARDC dans les environs de Rumangabo. Cela a causé des dégâts humains.
Cette structure citoyenne invite le Président de la République et le Chef d’Etat Major Général des FARDC à organiser une mission d’urgence dans la Province du Nord Kivu dans le but de réorganiser les troupes et d’augmenter les effectifs militaires afin de faire face aux attaques répétitives et meurtrières du M23.
La Société Civile Forces Vives du Nord Kivu condamne le sommeil profond et continu ainsi que le peu d’intérêt porté aux activités du M23, illustré par les attaques contre les positions des FARDC et le fait qu’il ait pris possession de villages dans le territoire de Rutshuru, avec la possibilité de s’étendre au territoire de Nyiragongo.
Dans un communiqué de presse, l’organisation indique que « des éléments du M23 ont effectué une visite camouflée dans le territoire de Masisi, où certains combattants du M23 ont été arrêtés dans une ferme à BUNYOLE, avec des armes, des munitions et d’autres équipements militaires ».
Par ailleurs, les Forces Vives rapportent que des informations circulent selon lesquelles d’autres éléments du M23 auraient déjà été intégrés dans la Police Nationale Congolaise (PNC) et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Elles confirment également que les assaillants ont occupé les villages de Nyesisi, Ngugo, Ruhanga et Gikeri, la population vivant dans les environs de la Paroisse de Rugari et à Rugari-Centre, et les autres vers Goma, soulignant l’incertitude sécuritaire déjà constatée dans la région.
Pour cette raison, les forces vives de la société civile du Nord Kivu indiquent souhaiter le déploiement de militaires bien formés et bien équipés afin de tuer dans l’œuf cette aventure meurtrière du M23, en mettant l’accent sur la sécurisation des frontières entre la RDC et le Rwanda, qui restent poreuses. Pour elles, il est tout aussi nécessaire de réactiver le mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour rappeler aux parties prenantes leurs engagements pris de bonne foi.
Au Gouverneur militaire de la Province du Nord-Kivu, les Forces Vives demandent la mise en place d’un cadre de concertation entre la société civile et le gouvernement militaire afin de procéder à une identification concertée des rôles de tous les acteurs de la sécurité pendant l’état de siège. Et aussi, d’allouer des ressources logistiques et financières aux activités de rapprochement civilo-militaire afin de renforcer la collaboration entre civils et forces loyalistes pour le succès des opérations militaires.
Et au Conseil de Sécurité des Nations Unies elles demandent le Vote d’une résolution dans l’urgence ordonnant aux casques bleus de la MONUSCO de participer directement aux combats contre les groupes armés tant nationaux qu’étrangers sur toute l’étendue de la Province du Nord-Kivu car le contraire serait une hypocrisie que la population du Nord-Kivu ne saura en aucun cas tolérer. Mais également à l’organisme International d’exiger que les Etats de la Région des Grands Lacs voisins de la RDC respectent les prescriptions de l’accord-cadre d’Addis Abeba dont l’ONU est le garant.
Enfin, les Forces Vives demandent à la population de rester vigilante en dénonçant aux FARDC et à la PNC toute personne susceptible de porter atteinte à la sécurité collective. Les habitants sont aussi appelés à accompagner massivement les FARDC pendant cette période critique d’opérations militaires musclées visant à restaurer l’autorité de l’Etat dans la province du Nord-Kivu.