Au moins Trois obus ont touché deux sites de déplacés au quartier Mugunga à Goma, faisant 14 morts et 27 blessés, principalement des femmes et des enfants, annoncent les autorités congolaises.
Dans la périphérie de la ville de Goma, dans les sites de déplacés de la 8ème CEPAC et de Lushaghala, tous les deux situés au quartier Mugunga, l'horreur a frappé avec l'impact d’au moins trois obus ce vendredi 3 mai. Kinshasa pointe du doigt l'armée rwandaise RDF et ses alliés du M23 comme auteurs de cette attaque meurtrière qui a coûté la vie à au moins 14 personnes, selon les sources de la société civile.
Le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication Patrick Muyaya, a condamné cet acte sur son compte X, déclarant : "Une bombe sur des civils, des morts, des enfants ! Nouveau crime de guerre ! Le temps de la justice arrivera.”
Parallèlement, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a déploré 27 blessés, majoritairement des femmes et des enfants. Alyona Synenko, porte-parole du CICR, a rapporté : "Parmi ces blessés, la majorité sont des femmes et des enfants. Nous prenons en charge 27 blessés, dont 16 femmes et dix enfants. Malheureusement, quatre enfants ont perdu la vie avant d'arriver à l'hôpital."
Alphonse Mwanaidi, une rescapée de l'attaque, a partagé son récit déchirant. "Lorsque la bombe est tombée, mon enfant jouait à côté de nos voisins. Mon enfant et son père sont morts dans l'explosion. J'ai également perdu des voisins du camp. Je suis une rescapée de cette tragédie."
Des voix s'élèvent à travers le pays pour condamner cette attaque barbare. Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé l'utilisation croissante de l'artillerie lourde près des sites de déplacés à Goma, soulignant les conséquences tragiques de telles actions.
D’après l’ONG, la population est prise au piège entre ces tirs croisés. “L'insécurité croissante empêche nos équipes de mener les activités au profit de population, privant ces familles de services essentiels” déplore le MSF qui fait savoir qu’il a dû prendre la difficile décision d'arrêter une distribution ainsi que ses consultations médicales face à l'intensité des tirs.
Les réactions des politiques fusent
Dans le contexte tendu du Nord Kivu, l'opposant Martin Fayulu réagit vivement à l'attaque du camp de déplacés de Mugunga. Déplorant cet énième drame, Fayulu exprime son indignation face à l'impunité et à l'indifférence qui règnent dans la région.
“Trop, c'est trop ! Le sang des Congolais a trop coulé. Comment se fait-il que depuis deux ans, le prétendu gouvernement, marqué par des scandales financiers et des voyages de prestige, laisse des localités entières du Nord Kivu être contrôlées par le M23 sans aucune stratégie de contre-attaque ?”, s’interroge Fayulu.
L’opposant critique l'inaction du gouvernement de Kinshasa face à la progression des agresseurs. D’après lui, cela témoigne “d'une complicité tacite qui menace la cohésion nationale”.
Appelant à une action urgente, Martin Fayulu sollicite le soutien du Conseil de sécurité des Nations Unies et de tous les pays engagés pour la paix et la justice. Il exhorte la communauté internationale à se ranger aux côtés de la RDC pour demander au Rwanda de retirer immédiatement ses troupes du territoire congolais.
"Dans le cas contraire, la communauté internationale devra aider la RDC militairement à faire face au Rwanda", déclare l'opposant congolais dont les appels à la solidarité et à l'action résonnent dans un contexte où la sécurité des populations civiles est de plus en plus menacée dans la région.
Le député national élu du Nord-Kivu Safari Ayobangira estime que cette tragédie est un crime de guerre. “Nous dénonçons vigoureusement ce nième massacre et rappelons le gouvernement à tout mettre en œuvre pour libérer tous les territoires occupés et permettre un retour des déplacés de guerre”.
La présidence de la République a annoncé que le Chef de l’Etat écourtait son séjour en Europe où il était depuis quelques jours suite “à l’attaque à la bombe perpétrée ce matin au camp des déplacés de Mugunga, près de Goma, causant la mort de plusieurs de ses compatriotes”.
« À cause de la dégradation de la situation, j’ai dû annuler mon voyage officiel en Hongrie pour retourner au pays et gérer les derniers développements de la situation à l’Est, où 14 personnes ont été tuées vendredi”, a annoncé le le président Tshisekedi alors qu’il était dans une séance d’échange avec la diaspora congolaise de Bruxelles.
CONGORASSURE.CD