
À Goma, dans l'Est de la République Démocratique du Congo, des jeunes Congolais prêchent la paix et la non-violence à travers des peintures murales dans un contexte sécuritaire très tendu suite à la résurgence de la guerre.
Ces peintures murales sont porteuses de messages de paix dans un contexte sécuritaire très tendu dans l'Est de la République Démocratique du Congo.
Ces jeunes artistes Congolais sensibilisent la population à bannir la violence et les discours de haine à travers des peintures murales à travers une campagne intitulée en kiswahili « Vijana Pamoja Jenga Inchi » (Vipaji) ce qui signifie « Jeunes, ensemble construisons notre pays ».
L'initiative est de l’Académie Kivu Arts (AKA) qui est un centre de recherche culturel artistique et entrepreneurial basé à Goma et qui accueille des jeunes de Goma Nord-Kivu, Bukavu dans la province du Sud-Kivu et même certains jeunes provenant des pays de la région des grands lacs qui veulent apprendre les arts visuels.
Selon Thierry Vahwere Croco un des initiateurs de ce grand projet artistique, leur objectif est de prêcher la paix, la non-violence et l’éducation civique.
"On cible des endroits chauds là où il y a des tensions, là où il y a au moins une grande visibilité pour permettre à ce que tout le monde se retrouve et cela c'est vraiment une grande joie pour nous, notre feedback reste vis-à-vis au fait, quand on reste proche de la communauté on parle et on discute ensemble, on essaie de briser même les stéréotypes et les préjugés entre nous. L'art visuel est une arme lourde de sensibilisation parce que ça touche tout le monde. On se dit qu'il faut vivre ensemble, il faut prôner la paix et donc je serai l'image aujourd'hui, un message de la non-violence active dans le monde, c'est donc la violence ne peut pas passer par moi en tant que jeune, par moi en tant qu'artiste je serai le premier à prêcher la non-violence active, je serai le premier à prêcher le vivre ensemble", a-t-il dit.
À l'image de Thierry CROCO, Esther Amisi une autre Jeune artiste de Goma a choisi l'art visuel depuis plus de 5 ans maintenant. Elle décrit son style comme étant réaliste et spontané se caractérisant par l’utilisation de couleurs vives pour décrire la vie de tous les jours et prêcher la paix et le vivre ensemble dans la région.
"Premièrement je suis en joie parce que c'est le seul moyen que j'aie trouvé, je ne peux pas utiliser la violence pour exprimer ce que je ressens ou pour exprimer quelque chose d'autre. La peinture pour moi, c'est un moyen efficace pour faire passer le message que j'ai envie de faire passer. La peinture, c'est quelque chose que tout le monde observe, que tout le monde voit, même si on n'a pas fait de grandes études, on n'a pas fait des formations quelconques lorsqu'on voit une chose qui est peinte en peinture ça transmet un message, ça éduque facilement et ça fait transmettre le message qu'on veut donner aux gens. Ce que j'ai ressenti, c'était premièrement la satisfaction parce que tout le monde qui peut passer et voir que c'est quelqu'un qui est en train de dessiner telle image ou telle autre image", dit-elle.
En effet, ce projet Vipaji, qui vise surtout les jeunes, tombe au moment où la tension entre la République démocratique du Congo et le Rwanda s’intensifie. Ces artistes visuels sont fiers de prêcher la paix à travers l'art en cette période particulière. Pour eux, la culture de la non-violence doit rester un engagement de toute une vie pour la jeunesse actuelle pour construire un pays meilleur. Ils comptent amener tous les jeunes à avoir un esprit d’acceptation de l’autre attaché au vivre ensemble.
Daudi Amin