
Née et élevée à Beni au Nord-Kivu, une région en proie aux conflits armés ; Sarah Kahamwithi a choisi les vers, les rimes et les prises pour exprimer ses sentiments les plus profonds, plaider pour sa communauté et promouvoir le respect des droits humains dont particulièrement ceux de la jeune fille de Beni.
Elle n'a que dix-sept (17) et elle fait déjà parlé d'elle suite à ses multiples prestations dans les différentes activités socio-culturelles.
Lors d'une interview accordée à www.congorassure.cd, la jeune poétesse a affirmé que ses débuts n'ont pas été faciles. Jeune et femme, sa vision n'a pas été facilement comprise par tous, il lui a fallu plusieurs années pour découvrir ce que son talent d'artiste pouvait apporter à la communauté.
Des compétitions interscolaires au cénacle de poètes
“J'ai fait mes premiers pas en poésie lorsque j'avais encore 12 ans. Adolescente et élève en 7ᵉ année, c'est grâce au proviseur que j'ai fait les premiers contacts avec la scène”, se souvient-elle, avant d'ajouter que, "C'est dans des concours de poésie interscolaire que j'ai reçu mon baptême de feu avant de rejoindre la plume d'or, un cénacle de poètes de la région de Beni-Butembo.”
Et d'ajouter que : “Si au début l'objectif était celui de remporter des trophées, plus vite je me suis rendu compte de l'impact que mon art pouvait apporter à la communauté et principalement aux autres jeunes. C'est à partir de ce moment-là que je fais de mes poèmes, une arme pour lutter contre les antivaleurs, un outil de transformation et une machine de plaidoyer en faveur de ma communauté.”
À elle de poursuivre : “Aujourd'hui mes textes portent une voix, un message ; celui d'une jeunesse qui n'a connu que violence et qui espère à un meilleur avenir. Celui des enfants dont les parents ont été pris par la guerre, celui d'une population qui se bat entre insécurité et instabilité socio-économique, bref, mes textes portent le message de Beni.”
Plus tard, Sarah aimerait devenir avocate
Loin d'être artiste poétesse, Sarah est également leader communautaire, elle est la vice-présidente du parlement d'enfants de Beni. La jeune fille fait ses études secondaires en option vétérinaire, et plus tard, elle rêve de faire des études universitaires en faculté de droit.
“À côté de mon engagement dans la promotion des droits humains à travers l'art, j'ai également un attachement aux animaux et à la nature. Toutefois, je ferai aussi une carrière d'avocate en vue de bien poursuivre mon combat pour la paix et la justice,” a-t-elle conclu.
Nicole Lufungi, Beni