
Le trafic illégal des minerais reste encore loin à être éradiqué dans la région du Kivu en dépit des dispositions de traçabilités instituées par le gouvernement Congolais pour combattre des exportations frauduleuses des minerais vers le Rwanda, l’Ouganda et d’autres pays de l’Afrique de l’Est pour effacer le concept « minerai de sang » devenu un slogan quand il faut parler des minerais de la RDC dans des grands salons miniers au monde.
Par ailleurs, malgré la présence de ces dispositifs légaux établis depuis 2009, ce phénomène reste loin d’être éradiqué pour des raisons inavouées évoquées par certains mineurs artisanaux et négociants en province du Nord-Kivu.
Selon des négociants interrogés à ce sujet, il existerait une complicité entre le ministère des mines et les comptoirs agréés dans la fixation des prix de certains minerais à l’état brut selon bien sûr leur teneur. Dans leurs révélations à Congorassure.cd, soulignent que dans les pays voisins, les prix de ces minerais sont bénéfiques par rapport à ceux proposés en RDC. C'est l'un des facteurs majeurs de la contre-bande susceptible de s’observer dans les trafics des minerais.
En titre d’exemple, la vente de coltan au niveau des comptoirs Congolais observe une variation des prix selon la teneur des privations. Ce qui ne s’est jamais fait au Rwanda voisin.
« Au Congo, les matières d’une teneur de 40% et plus s’achètent à 50 dollars le kg, celles de 30% à 40 $, celles de 20 et 10% respectivement à 15 et 5 $. Pour celles de 3% et moins ne sont jamais achetées et restent au comptoir. Contrairement à ce qui se passe au Rwanda. Là, on achète tous sans tenir compte des différences de teneur à 80% le kg. Nous sommes des commerçants, là le choix paraît très clair. Nous nous dirigeons directement vers les marchés les plus offrants », explique un négociant sous anonymat.
Avec cette pratique en RDC, les creuseurs et les négociants se disent être les plus perdants dans toutes les opérations qui s’effectuent dans le circuit de vente des minerais. Pour eux, le gouvernement Congolais doit tout faire pour mettre fin à cela s’il veut s’assurer d’une bonne traçabilité des minerais congolais et mettre fin à toute forme de fraude vers les pays comme le Rwanda et l’Ouganda.
Nos démarches pour joindre le ministère de mine pour avoir leur version de fait ont été vaines.
Il faut rappeler que c’est depuis décembre 2009 que le ministère des Mines et le ministère des Finances de la République Démocratique du Congo ont élaboré un « Manuel des procédures de traçabilité des produits miniers, de l’extraction à l’exportation », applicable à tous les intervenants de la chaîne : les exploitants miniers artisanaux, les négociants, les comptoirs d’achat agréés, les entités de traitement ou de transformation, les titulaires de droits miniers, les usagers de la douane, les laboratoires d’analyse agréés, les services et organismes compétents de l’État. Ce manuel est un document de référence en matière de traçabilité en RDC, bien que ces procédures ne soient pas encore totalement mises en pratique.
Diddy MASTAKI, Goma