Éruption Nyiragongo : Conditions de vie difficiles, manque de nourriture et d’hébergement adéquat…plusieurs déplacés rentrent à GOMA
Par Enoch David -Congorassure
Alors que le Gouvernement de Kinshasa demande à la population qui a fui une nouvelle éruption volcanique de rester dans leurs camps, en attendant l’autorisation officielle pour regagner Goma, des centaines d’habitants de la ville touristique de la République démocratique du Congo, ont commencé à regagner la ville après l’évacuation exigée par le conseil provincial de sécurité en collaboration avec Kinshasa.
Pour l’instant, les autorités politico-militaro-administratives et les organisations humanitaires s’organisent pour assister les déplacés. Mais plusieurs mouvements de retour vers Goma sont enregistrés, malgré la réticence du gouvernement, qui s’appuie sur les données fournies par les experts.
Un embouteillage monstre est observé sur la Route Nationale numéro 4 depuis le site de Sake, où certains déplacés sont cantonnés jusqu’à l’entrée de la ville de Goma. Des véhicules privés et de transport en commun transportent les populations qui ont décidé de retourner chez elles.
‘‘Nous avons jugé bon de quitter Minova pour Goma, car les conditions des vies ne nous ont pas parmi de rester. Nous avons passé plus de deux jours sans aucune assistance. Moi et ma famille nous venons d’arriver à Goma, ici la vie est plus facile que là bas » a dit Maneno K., un habitant de Goma interrogé par Congorassure.
» Mieux vaut mourir à Goma avec l’explosion du gaz et l’éruption du volcan que vivre une vie du camp sans assistance. Le gouvernement nous a dit de quitter la ville, c’est bien,mais nous avons fait 3 jours sans être assisté. D’ailleurs je pense que c’est préférable d’aller au Rwanda que de rester au pays. Nous avons vu que tout se passe en ordre au pays de Kagame« , a de son côté déclaré Mayele Musavuli, qui vient de regagner Goma l’après-midi de ce lundi 31 mai 2021.
Pour l’instant, le gouvernement central annonce que la situation humanitaire est sous contrôle. Allegations contredites par les défenseurs des droits de l’homme et autres humanitaires sur le terrain.
Des cas de choléra sont signalés dans certains camps des déplacés et l’ONG Médecins sans frontières ( MSF) craint de voir une flambée des maladies hydriques dans les différents camps des déplacés.
Pour rappel, près de 416 000 personnes ont été forcées à l’exode par l’éruption du volcan Nyiragongo.Plus 56 000 déplacés ont privilégié l’axe Sake-Bweremana, sur conseil de l’autorité provinciale. Et UNOCHA a prévenu que plus de 600 déplacés de Minova risquent d’être sans abris.
Aux dernières nouvelles, l’Union Européenne vient d’allouer 2 millions d’euros pour les victimes de l’éruption volcanique. Celles-ci vont aussi bénéficier d’un soutien de US$ 1,2 million de l’UNCERF.
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