
Le ministre Congolais du commerce extérieur, Julien Paluku, a réagi lundi 30 décembre aux restrictions imposées par l'Union Européenne (UE) sur les exportations des café et cacao en provenance de la République démocratique du Congo. Ces mesures découlent du règlement Européen sur le « zéro déforestation », visant à interdire l'exportation de produits cultivés sur des terres déboisées.
Adopté par le Parlement Européen, ce règlement reflète l’engagement mondial pour la protection de l’environnement. Toutefois, il suscite des interrogations quant à son application en RDC. Selon Julien Paluku, des auditeurs internationaux sont chargés de vérifier si les champs des cacao et café ne sont pas établis sur des terres déboisées.
« Curieusement, ces auditeurs sont basés au Kenya, en Ouganda et au Rwanda. Ce sont eux qui viennent certifier nos champs, et cela pose problème », a-t-il souligné.
Les certifications nécessaires pour permettre l’exportation des produits Congolais vers l’Europe ont été réalisées en août 2024, mais cela n’a pas empêché l'exclusion des produits du marché européen.
Julien Paluku a exprimé des doutes sur l’impartialité des auditeurs étrangers, rappelant que certains experts internationaux avaient déjà contribué à des accords controversés entre l’UE et le Rwanda sur des matières stratégiques, malgré l’absence de ces ressources dans ce pays.
« Est-ce que ce ne sont pas les mêmes experts qui influencent aujourd’hui des décisions qui pénalisent injustement la RDC ? », a-t-il questionné.
Pour sortir de cette impasse, le ministre propose de renforcer les capacités des institutions nationales, notamment l’Agence nationale de promotion des exportations (ANAPEX) et l’Office Congolais de Contrôle (OCC).
« Nous devons désormais disposer d’une certification nationale, indépendante et reconnue, afin de garantir la conformité de nos produits et éviter les influences extérieures », a-t-il déclaré.
Face à ce défi, Julien Paluku invite les autorités Congolaises et les partenaires internationaux à repenser le mécanisme d’évaluation afin d’assurer une justice commerciale équitable pour la RDC. Une collaboration renforcée et des outils de contrôle locaux pourraient permettre au pays de réintégrer le marché Européen et de protéger les millions de producteurs qui dépendent de ces exportations.
Cette situation met en lumière la nécessité pour la RDC de développer des systèmes robustes pour défendre ses intérêts économiques tout en poursuivant ses efforts en faveur de la préservation de l’environnement.
Diddy MASTAKI