
Une vive controverse oppose depuis quelques jours le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, Universitaire, Recherche Scientifique et Innovations (ESURS) à propos de la liste des Universités organisant les facultés de médecine accréditées en République Démocratique du Congo.
Le 16 août 2025, le CNOM a publié un communiqué dans lequel il annonçait que 17 Universités du pays, dont celles de Kinshasa (UNIKIN), Lubumbashi (UNILU), Kisangani (UNIKIS), Bukavu (UCB et UOB), Mbuji-Mayi (UOM et UM), Goma (UNIGOM) ou encore Kindu (UNIKI), avaient obtenu l’accréditation de leurs facultés de médecine. Selon le CNOM, les diplômés de ces établissements seraient désormais dispensés du Test préalable à l’inscription au Tableau de l’Ordre des Médecins (TOM).
Cependant, cette décision a été immédiatement contestée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur. Dans un communiqué officiel daté du 22 août 2025, le cabinet de la ministre, Prof. Dr Sombo Ayanne Safi Mukuna Marie-Thérèse, a dénoncé une « usurpation de compétence » de la part du CNOM, estimant que seul le ministère est habilité à effectuer le contrôle de viabilité et l’accréditation des institutions universitaires.
« Le CNOM n’a nullement qualité d’effectuer une telle démarche », a insisté le ministère, rappelant que le rôle du Conseil National de l’Ordre des Médecins est strictement limité à la régulation de la profession médicale et à l’application des règles déontologiques, conformément aux ordonnances de 1968 et 1970 qui encadrent son fonctionnement.
Le ministère a exigé le retrait immédiat du communiqué du CNOM, qualifié d’« illégal », tout en appelant la communauté universitaire et l’opinion publique à la sérénité.
Cette polémique met en lumière les tensions persistantes entre certaines institutions de régulation professionnelle et les organes gouvernementaux compétents, notamment dans un secteur aussi sensible que la formation médicale en RDC.
Reste à savoir si le CNOM reviendra sur sa décision ou si une clarification institutionnelle interviendra pour dissiper la confusion qui s’installe au sein du monde académique et parmi les étudiants en médecine.
Diddy MASTAKI