
Depuis le début des hostilités entre les Forces Armees de la RDC et les combattants du M23 en novembre 2021, plus de deux (02) ans maintenant, plusieurs écoles ne fonctionnent presque plus ou fonctionnent dans des conditions irrégulières dans les zones sous contrôle de la rebellion du M23 et celles sous contrôle des forces d'autodéfense locales.
C'est le cas de plusieurs villages dans la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru où toute les activités scolaires ont été perturbées lundi 04 mars lors des violents combats opposant les FARDC appuyés par les forces pro gouvernementales contre les combattants du M23, ayant conduit au déplacement massif de la population locale.
"C’était aux environs de 4h du matin lorsque les coups des balles ont été entendus, à cela s’est ajouté le déplacement des populations de Lushebere vers Kibirizi, voila ce qui a créé une psychose au sein de la population. Les parents dont les enfants étaient encore à la maison y sont restés et ceux qui s’étaient déjà rendus à l’école ont été demandés de rentrer chez eux par les autorités scolaires, en attendant de voir comment la situation va évoluer", a témoigné Thierry Bwakyanakazi, habitant de cette zone où des intenses affrontements ont été signalés.
Par ailleurs, dans les zones contrôlées par les jeunes patriotes dits “Wazalendo”et non accédées par le services gouvernementaux, plusieurs instabilités locales ont, depuis le début de l'année scolaire, décidé de mettre en place un plan de sauvetage de l'éducation scolaire des enfants.
Dans le groupement de Binza par exemple, où la majeure partie reste à l'avis de l'invasion rebelle bien qu'asphixiée par cette guerre, les écoles restent ouvertes depuis septembre dernier, mais les activités se déroulent dans de conditions inhabituelles et caractérisées par des énormes difficultés, selon le bilan à mi-parcours de Jean Paul Tsongo Marungu, notable de la place.
Il note le problème de l'accès des enseignants à leur paie, le manque de descentes pédagogiques des élèves vers d'autres milieux du territoire et celle des inspecteurs pour les contrôles de routine, à côté de l'incertitude sécuritaire qui secoue la zone.
"Les enseignants doivent aller prendre leurs payes à Goma avec tous les risques dans cette zone il y a beaucoup de groupes armés notamment le M23. Aussi ce n’est pas facile d’assurer la sécurité des inspecteurs qui viennent pour faire le contrôle des écoles. En bref, la guerre du M23 a impacté négativement sur les activités scolaires. Avant nous faisions des sorties scolaires au cours desquelles les élèves se rendaient à Bunagana, ceux de Rutshuru pouvaient venir facilement à Ishasha et Nyakakoma", explique Jean Paul Tsongo.
Il demande une action rapide du gouvernement Congolais pour remettre la paix et l'autorité de l'État dans toutes les zones sous contrôle du M23 pour permettre aux enfants d'étudier dans des conditions requises et sans trauma lié à la guerre et faciliter les retours des déplacés parmi lesquels, on compte un grand nombre d'élèves et enseignants.
Diddy MASTAKI, Goma