
A quelques jours de la rentrée scolaire 2025-2026 en République Démocratique du Congo, les préparatifs se font avec timidité en province éducationnelle Nord-Kivu II. A l’école comme au marché de vente des fournitures scolaires, les parents hésitent. Les chefs d’établissements rassurent mais confrontés à l’insuffisance des frais de fonctionnement.
En ville de Butembo, nombreuses écoles privées agréées et publiques conventionnées ont déjà clôturé les inscriptions des élèves. D’autres publiques n’ont pas encore atteint la moitié d’effectifs prévus. C’est le cas de l’Ecole Primaire Matengenezo, située à 500 mètres de la marie. Le Directeur de cet établissement de l’Etat déclare n’avoir pas encore atteint la moitié de près de 600 enfants.
Ce faible taux d’inscriptions s’observe aussi dans les écoles en sous-divisions de Njiapanda et Lubero, en territoire de Lubero. A Njiapanda, il est lié aux menaces des combattants d’Allied Democratic Forces (ADF), un groupe armé étranger auteur des massacres des civils. Dans cette entité éducationnelle, certains établissements ont enregistré d’importantes déperditions scolaires l’année 2024-2025 et d’autres ont carrément cessé de fonctionner suite au contexte sécuritaire précaire.
Inquiétude des chefs d’établissements
Les responsables des écoles s’inquiètent du retard pris pour faire inscrire les enfants. « Les parents ne viennent pas comme l’année passée. D’ailleurs, à quelques jours de la rentrée, on aurait déjà clôturé les inscriptions », affirme Kavira Ndoto Immaculée, directrice adjointe à l’Ecole Primaire Kitulu (Butembo).
Dans les établissements publics, les inscriptions se prennent sans paiement des frais conformément à la gratuité de l’enseignement de base (Primaire). Cependant, les directeurs se plaignent de l’insuffisance des frais de fonctionnement mis à leur disposition par le gouvernement de la RDC.

« On nous donne 420 000 FC le mois. Ce qui nous aide à préparer la rentrée scolaire. Cet argent ne suffit pas. Il nous arrive de manquer même de la craie. En plus il faut des livres, des lavabos et d’autres matériels didactiques », révèle Hangi Ezeckiel, directeur à l’école primaire Mihake.
Faible engouement sur le marché des fournitures scolaires
Au marché de vente des fournitures scolaires à Butembo, Lubero, Njiapanda et Beni, l’engouement est faible. Uniformes, sacs à dos, cahiers, stylos, ardoises et d’autres objets classiques, sont étalés en attente des clients. Les revendeurs des fournitures scolaires s’inquiètent du non écoulement de leurs articles sur le marché.
« Les parents ne viennent pas acheter des cahiers, stylos,… On se demandent s’ils se souviennent de la rentrée scolaire », s’interroge Alexandre Katavali, vendeur.
De leur côté, certains parents interrogés par congorassure.cd accusent le manque de temps de préparation, les difficultés financières et l’incertitude sur l’effectivité de l’année scolaire dans les écoles publiques.
« On vient de faire moins d’un mois avec les enfants à la maison et encore c’est la rentrée. C’est trop coincé. À l’école secondaire, on demande actuellement trop d’argents que nous trouvons difficilement », se plaint Katungu Darlose.
Cette incertitude autour de la rentrée scolaire est également alimentée par la menace de grève de l’intersyndicale des syndicats Enseignants du Ministère de l’éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté. La rentrée des classes est prévue lundi 1er septembre en RDC.
Martin Leku