Une onde de choc secoue la ville de Goma suite à l'assassinat brutal d'Edmond Bahati, coordonnateur de la Radio Maria, une station catholique bien connue dans la région du Nord-Kivu. Le journaliste, âgé d'une quarantaine d'années, a été abattu par des hommes armés non identifiés dans la soirée du 27 septembre 2024, alors qu'il rentrait chez lui dans le quartier Ndosho, commune de Karisimbi.
Selon des témoins oculaires, trois assaillants ont pourchassé la victime sur l'avenue Lusuli avant de la dépouiller de ses effets personnels, y compris ses téléphones, et de lui tirer plusieurs balles en pleine poitrine. Les assaillants ont ensuite pris la fuite à moto, laissant derrière eux un profond sentiment de tristesse et de peur parmi les proches et collègues de la victime.
Journaliste en Danger (JED), une organisation de défense des journalistes, a immédiatement réagi en exprimant sa profonde consternation face à cet acte barbare. JED appelle les autorités militaires, qui gèrent la province du Nord-Kivu sous état de siège, à mener une enquête rapide et approfondie pour identifier et traduire en justice les auteurs de cet assassinat.
« Cet acte de violence contre un professionnel des médias est inacceptable et doit être élucidé sans délai », a déclaré JED dans un communiqué.
L'organisation insiste sur l'urgence d'assurer la sécurité des journalistes dans une région où la violence continue de faire des ravages.
Edmond Bahati, qui travaillait à Radio Maria, une station émettant sur la fréquence 107.6 MHz, était reconnu pour son engagement professionnel et sa discrétion. D'après des collègues, il n’avait jamais mentionné avoir reçu des menaces avant son décès. Le jour de l'attaque, il avait passé la journée à planifier les activités de la radio pour la semaine à venir.
Cet assassinat intervient dans un contexte de violence et d'insécurité persistante à Goma et dans le reste de la province du Nord-Kivu, où des groupes armés continuent de sévir malgré l'état de siège décrété par le gouvernement pour tenter de ramener l'ordre. Les attaques contre les journalistes et les activistes de la société civile restent fréquentes, alimentant un climat de peur et d’impunité.
Un appel à la justice
La mort d’Edmond Bahati soulève une nouvelle fois la question de la sécurité des journalistes dans les zones en proie à l’instabilité. JED, les proches de la victime et l’ensemble de la profession journalistique attendent désormais des réponses des autorités militaires pour que la lumière soit faite sur cette tragédie et que justice soit rendue.
En attendant, Goma pleure la perte d’un homme respecté, tout en redoutant que ce crime ne soit qu'un triste rappel de l’insécurité omniprésente qui plane sur la région.
Diddy MASTAKI