
La journée du lundi 02 septembre 2024 a été marquée par une cérémonie d'inhumation poignante au cimetière Genocost de Kibati, dans le territoire de Nyiragongo, où 200 personnes ayant trouvé la mort dans les camps de réfugiés ont été mises en terre.
Ces décès, survenus dans le contexte de l'agression que subit la partie orientale de la République démocratique du Congo de la part du Rwanda, sous le label du M23, suscitent de vives interrogations au sein de l'opinion publique.
Les témoignages recueillis lors de cette cérémonie ont révélé la diversité des circonstances ayant conduit à ces décès. Les victimes, toutes issues des milieux de refuge, ont succombé à diverses causes, notamment la faim, les épidémies, et d’autres maladies infectieuses qui sévissent dans les camps. Les conditions de vie précaires dans ces camps, exacerbées par la guerre, ont ainsi joué un rôle majeur dans la tragédie qui a frappé ces déplacés.
Lors de son discours au cimetière, la ministre nationale des Droits Humains, qui dirigeait la délégation gouvernementale dépêchée par le chef de l’État, a évoqué la tragédie sans entrer dans les détails des causes exactes des décès. Toutefois, elle a pointé du doigt les violences résultant de l’agression injuste imposée à la République démocratique du Congo.
« Ils sont morts à cause de cette guerre qui nous est imposée, des violences de guerre dans des sites différents. Ce sont des victimes de guerre qui nous sont imposés. Ça peut être nous demain », a déclaré Mwavita Chambu, dans un ton empreint de tristesse.
Le député national élu de Goma, Mumbere Bwanapuwa Éric, a également pris la parole pour dénoncer la situation. Il a exprimé son indignation face à la mort de ces personnes dans les camps de réfugiés, victimes selon lui des actions terroristes du M23 soutenu par le Rwanda.
« Vous devez tous savoir que nous sommes victimes de l’agression Rwandaise. Le mouvement Rwandais du M23 force la population à fuir ses milieux respectifs, et cette population qui subit des problèmes dans les camps de déplacés fait face aux épidémies et à d’autres maladies. Voilà, nous venons d’enterrer 200 personnes », a-t-il regretté avec amertume.
Les funérailles ont été marquées par une grande émotion. Les dépouilles mortelles des victimes, transportées dans de simples cercueils, ont été mises en terre en présence de nombreuses autorités politico administratives, des représentants de différentes couches sociales, ainsi que des familles des défunts. Le cimetière Genocost de Kibati, symbole d'une mémoire douloureuse, a une fois de plus accueilli les restes de personnes innocentes, victimes d’une guerre qui continue de faire des ravages.
Cette inhumation massive soulève des questions sur la responsabilité des autorités et des instances internationales face à la situation humanitaire catastrophique dans la région.
Alors que la communauté internationale semble encore hésiter sur la marche à suivre pour mettre fin à cette crise, les familles des victimes, quant à elles, pleurent leurs disparus dans l’amertume et l’incompréhension.
Gloiredo Ngise, Goma