
La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, traverse une période de flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Depuis environ un mois, les produits tels que le maïs et les haricots connaissent une augmentation vertigineuse de leurs coûts, plongeant vendeurs et consommateurs dans une situation de grande inquiétude.
Selon plusieurs commerçantes interrogées mercredi 20 novembre 2024, cette hausse des prix est attribuée à divers facteurs, notamment la situation sécuritaire dégradée dans les zones de ravitaillement, la fermeture des axes routiers stratégiques, ainsi que la disparité galopante des taux de change.
Le maïs, un aliment de base devenu inaccessible
Le prix du sac de maïs a littéralement doublé en l’espace de quelques semaines, passant de 35 à 75 voire 80 dollars américains. Cette augmentation de plus de 100 % impacte directement les habitudes alimentaires des Gomatraciens.
« Nous ne savons plus comment travailler. Si le prix a sensiblement augmenté, c’est principalement à cause de la fermeture de la route Goma-Rutshuru, notre principal axe de ravitaillement. En plus, la hausse continue du taux de change et la multiplicité des taxes entre Kibumba et Goma compliquent encore davantage la situation. Nous souffrons énormément », déplore une vendeuse.
Le haricot, un produit vital devenu rare
Autre denrée cruciale pour l’alimentation des ménages, le haricot connaît également une hausse préoccupante. Le prix d’une mesure, qui s’achetait normalement à 1 500 Francs Congolais, se situe désormais entre 2 500 et 3 000 Francs Congolais, selon les variétés.
Judith, une commerçante opérant au marché Birere, pointe du doigt les contraintes sécuritaires qui entravent leur activité : « Tout ce que nous demandons au gouvernement, c’est de rouvrir la route Rutshuru. Si cet axe était accessible, les prix pourraient redescendre jusqu’à 1 500 Francs Congolais la mesure ».
Des répercussions au-delà de Goma
Cette crise n’affecte pas uniquement les habitants de Goma. D’autres entités dépendant de cette ville pour leur approvisionnement alimentaire, telles que Bukavu (Sud-Kivu), Kisangani (Tshopo), Masisi et Walikale (Nord-Kivu), subissent également les effets de cette flambée des prix.
Face à cette situation, les appels se multiplient pour une intervention urgente des autorités afin de rétablir la sécurité sur les axes routiers et alléger les charges fiscales qui pèsent sur les commerçants. Cela permettrait non seulement de stabiliser les prix, mais aussi de soulager les ménages déjà éprouvés par les effets de la guerre en cours contre le mouvement rebelle M23.
Diddy MASTAKI