
En pleine saison des pluies, l’état de la route reliant Virunga à Majengo, en ville de Goma, se détériore de manière alarmante. Malgré les multiples alertes des usagers, cette situation ne semble pas susciter de réaction significative de la part des autorités provinciales du Nord-Kivu.
Parmi les lieux les plus affectés, la place Kisirani est devenue un véritable cauchemar pour les conducteurs. Les eaux de ruissellement y ont créé d’immenses bourbiers, causant des accidents à répétition. Les motocyclistes, leurs passagers, ainsi que les conducteurs de moto-tricycles et de véhicules sont les principales victimes.
« En une journée, plus de huit accidents se produisent ici. Plusieurs marchandises de la population se détériorent dans ce flaque d’eau », témoigne un vendeur de carburant proche de Kisirani.
Non loin de là, à l’entrée de « Trois Lampes » sur l’axe Mutinga-Majengo, les nids-de-poule transforment également la circulation en parcours d’obstacles. La situation est encore plus critique à l’entrée de Kilijiwe et près du bureau administratif de Majengo, où l’état de la chaussée devient une véritable menace pour la mobilité urbaine.
Les experts en génie civil pointent du doigt le manque de canalisation comme la principale cause de cette détérioration. « Il faut absolument mettre en place une canalisation pour les eaux de pluie. Bien que coûteuse, cette solution garantirait la durabilité des routes, évitant ainsi les dépenses répétées pour leur réhabilitation », explique Musafiri Niyonzima, spécialiste en infrastructures.
La population de Goma s’interroge également sur la prolifération des chantiers lancés par le gouverneur, mais laissés à l’abandon. Des tas de sable non utilisés, comme ceux observés à Turunga, bloquent la circulation et exacerbent les difficultés des usagers.
« Depuis que les travaux ont commencé, on n’a vu aucun avancement. Ces sables sont devenus des collines et rendent la route impraticable », déplore un conducteur de bus.
Dans les communes de Karisimbi et dans d’autres quartiers de Goma, plusieurs routes présentent un état similaire, ajoutant à la frustration des habitants.
Face à cette situation, les mouvements citoyens et groupes de pression appellent les décideurs à revoir leurs priorités. « Le gouverneur doit cesser de multiplier les chantiers pour finalement n’en finir aucun. Qu’il se concentre sur un projet à la fois pour garantir des résultats concrets », réclame un activiste local sous anonymat.
Les usagers et la population appellent à une prise de conscience urgente pour garantir la mobilité et la sécurité sur les routes de Goma, en rappelant leur rôle de contribuables dans le financement des projets de développement.
Diddy MASTAKI