
Incarcéré depuis plusieurs mois, l’opposant et militant Congolais Jacky Ndala a publié un message bouleversant depuis sa cellule de détention, que beaucoup considèrent comme son testament politique et personnel. Dans ce texte émouvant, il évoque sa santé déclinante, dénonce les conditions de sa détention et adresse ses dernières volontés à sa famille, ses proches et à ses compagnons de lutte.
« Toute ma vie, je me suis battu, j’ai investi pour réussir, j’ai combattu pour les autres, je me suis préoccupé de l’avenir de ma mère patrie… Aujourd’hui, ma vie ne représente absolument rien », écrit-il, accusant magistrats, juges et responsables politiques de l’avoir « laissé mourir en prison ».
Se disant affaibli et à « la fin de ses jours », Jacky Ndala déplore le refus des autorités de l’autoriser à recevoir des soins médicaux urgents, malgré la dégradation de son état de santé depuis plus de trois mois.
Dans ce texte au ton amer, il demande à ce qu’aucun deuil officiel ou cérémonial hypocrite ne soit organisé après sa mort.
« Laissez ma petite famille incinérer ce corps qui m’a trahi… Je refuse votre hypocrisie après ma mort », insiste-t-il, avant de réaffirmer n’avoir « ni volé, ni tué, ni violé », mais être en prison « injustement ».
Au-delà de ce message personnel, Jacky Ndala a tenu à lancer un appel aux militants et à la jeunesse congolaise : « À mes compagnons de lutte, ne trahissez jamais nos convictions… Le Kongo a besoin de votre engagement ».
Il s’adresse également à ses enfants et à son épouse, leur demandant de garder vivante la mémoire de son combat pour la justice, et à sa mère, à qui il exprime un dernier adieu.
Terminant son texte par une note d’espoir, il conclut : « Que le Kongo vive à jamais. Même dans l’au-delà, la résistance continue. Adieu ! »
La diffusion de ce message suscite de nombreuses réactions dans la classe politique et parmi les organisations de défense des droits humains, qui dénoncent une nouvelle fois les conditions de détention des prisonniers politiques en République Démocratique du Congo.
Diddy MASTAKI