
Le tout premier procès de l’affaire opposant le militant du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) Mwamisyo Ndungo au ministère public après interjection d’appel n’a plus eu lieu comme initialement prévu pour le mercredi 5 avril 2023 à la cour d’appel de l’auditorat militaire de garnison de Goma au Nord-Kivu.
Selon l’avocat de la Défense, ce procès qui intervient une année après que son client est en détention, résultat de sa condamnation au premier degré a été renvoyé à la huitaine suite aux atmosphériques qui étaient défavorables et caractérisées par une forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Goma à longueur de la journée.
Vu l’importance de ce procès, ce défenseur judiciaire estime que cette date butoir doit être respectée pour que le juge d’appel de la cour d’appel militaire de l’auditorat de Goma puisse poursuivre l’instruction du dossier en toute équité. Il reste ferme que le juge usera de sa sagesse pour dire droit en faveur de son client. Il est jusqu’à présent convaincu que Mwamisyo Ndungo sera acquitté.
Par ailleurs, maître Didier Balume explique que Mwamisyo Ndungo, ce militant de la LUCHA est reproché tout d’abord d’avoir échangé avec le commandant de la police de la ville de Goma dans un forum WhatsApp sur des sujets de la sécurité de la ville pendant que le phénomène "40 voleurs" bâtait son plein dans la capitale provinciale du Nord-Kivu. Chose qui a été mal digérée par ce commissaire supérieur principal.
Outre cela, il a été mis à la charge du prévenu l’infraction d’outrage au chef de l’État Congolais, au gouverneur militaire du Nord-Kivu, au maire de Goma ainsi qu’aux forces armées de la RDC. Infraction que maître Didier Balume qu'elle renferme plusieurs irrégularités pour lesquelles il pense que, le juge d’appel sera juste en disant droit et acquittera son client.
Il dit par contre s’inquiéter de l’état de santé de ce jeune militant qui présente des fébrilités pendant une année passée entre quatre murs de la maison pénitentiaire de Munzenze. Plus encore, le fait que ce jeune, encore étudiant soit privé de toutes les activités académiques alors qu’il ne faisait que dénoncer ce qui ne va pas dans la ville suite à la recrudescence de l’insécurité qui s’y enregistre.
De son côté, Constantin Kanane, activiste des droits de l’homme réagissant sur les arrestations en répétition des militants et activistes des droits de l’homme souligne que l’activiste est actuellement conçu comme un péché au Nord-Kivu pourtant il est régi par des édits provinciaux. Il perçoit cela comme une violation de la constitution du pays qui pourtant garantie le droit d’expression à tout Congolais.
Pour ce défenseur des droits de l’homme, les autorités provinciales poursuivent en justice et condamnent injustement cette catégorie de la population pour le simple fait qu’ils ont bravé la peur pour dénoncer tout dysfonctionnement dans la gestion de la chose publique.
Constantin Kanane rappelle les autorités de cette province qu’elles œuvrent pour l’intérêt de la communauté. « Nous faisons notre travail en toute impartialité. Nous ne sommes pas là pour accuser qui que ce soit, mais plutôt dénoncer ce qui ne va pas pour contribuer à la paix sociale, au respect des droits de l’homme dans le but de pousser ces mêmes autorités à arrêter toute violation des droits de l’homme », explique-t-il.
Il conclue en annonçant l’entame d’autres stratégies pacifiques pour montrer au monde entier qu’en RDC les droits de l’homme restent non respectés si ces autorités poursuivent leurs pratiques de museler et arrêter arbitrairement les activistes des droits de l’homme et les membres des mouvements citoyens et groupes de pressions.
Diddy MASTAKI, Goma