
C'était attendu. Le président national d'Ensemble pour la République, qui était allié au régime en place au sein de l'Union Sacrée de la Nation (USN), vient d'annoncer son départ de cette coalition et annonce qu'il sera candidat à l'élection présidentielle de 2023.
Au début, il ne s'agissait que de rumeurs, mais vendredi, Moise Katumbi lui-même, désormais ex-membre de l'Union sacrée de la nation et en froid avec le président Tshisekedi depuis plusieurs mois, a confirmé qu'il se présentera aux élections prévues l'année prochaine pour la magistrature suprême.
Moise Katumbi a fait cette annonce dans une interview accordée aux médias français Radio France Internationale et France 24 : "Je suis candidat parce que la situation au Congo est chaotique et parce que je dois sauver le peuple qui est en danger", a déclaré l'homme politique.
L'ancien gouverneur du Katanga, avant son découpage en plusieurs provinces, a mis en avant son expérience en tant que chef de l'exécutif de cette partie du pays et a brossé à l’occasion les principaux éléments de sa vision pour la RDC, notamment la reconstruction de l'armée et la sécurité du pays, la construction et la réhabilitation des infrastructures ainsi que la création d'emplois.
Au même moment il a annoncé son départ de l'Union Sacrée de la Nation, qui soutient la candidature du président sortant Félix Tshisekedi, et a indiqué que la sienne sera entérinée par un congrès de son parti Ensemble pour la République dès ce lundi 19 décembre à Lubumbashi.
Et concernant la sécurité de la RDC, Moïse Katumbi assure avoir écrit plus d'une fois au Président Félix Tshisekedi pour demander l'amélioration des conditions de vie des militaires des FARDC. Le nouvel opposant au régime en place reconnaît en revanche que l’armée congolaise est très forte, il n’y a cependant qu’un problème de motivation et de prise en charge.
Dans le même chapitre Katumbi déclare : “Face aux voisins, je ne serai pas un Président qui pleurniche. Je vais mettre en place une armée forte”, faisant ainsi allusion à ce qu’il considère comme l’attitude de Kinshasa, face aux pays voisins instigateurs de l’insécurité dans l’Est du pays, notamment dans le Kivu.
À l'annonce de la candidature de Moïse Katumbi, le député provincial du Nord-Kivu issu de son parti politique, Promesse Matofali, a confirmé que l'homme politique “se soumettra comme tous les autres candidats à la volonté des membres de son parti politique qui se réuniront bientôt en congrès pour désigner les candidats à tous les niveaux des élections”.
Pour l'instant, en République démocratique du Congo, six personnes se sont déjà déclarées candidates à la course à la présidence. Il s'agit de Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, l'opposant Martin Fayulu, Moïse Katumbi, l'ancien Premier ministre Matata Ponyo, Franck Diongo et Jean Claude Baende.
KMC, Kinshasa