
Le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI a reçu en audience mercredi 03 mai 2023, Monseigneur Donatien N'shole, secrétaire général de la Conférence Épiscopale National du Congo (CENCO), qu'accompagnait le Père Clément Makiobo.
Au cours de leur rencontre, ils ont ensemble échangé principalement sur la controverse dans l'opinion autour de l'audit externe du Fichier Électoral par l'OIF (Organisation Internationale de la Francophonie).
Prenant la parole, l'abbé Donatien N’shole a supposé, outre l’OIF, que d’autres alternatives peuvent être trouvées au sujet de ces controverses qui animent le débat dans l’opinion publique autour du fichier électoral dont la révision a été clôturée en RDC.
« Si ce n'est pas l'OIF pour des raisons politiques, on peut trouver une alternative qui rassure sur le plan de l'objectivité et de l'efficacité », a déclaré Donatien N'shole.
L’OIF fait encore sa réapparition dans l’actualité des médias en RDC. La plateforme “Front des Congolais pour la Sauvegarde de l’Intégrité Territoriale,” a lancé, mardi 02 mai à Kinshasa, une pétition contre l’audit du fichier électoral de la RDC par l’OIF.
Selon le coordonnateur et porte-parole de cette plateforme, Jonas Tshiombela, « L’OIF et les organisations étrangères n’ont pas le monopole de l’audit du fichier électoral de la RDC ». Et d’ajouter : “L’OIF n’a jamais condamné l’agression de la RDC par le Rwanda alors que la RDC en est un membre (au même titre que le Rwanda).”
Dans la foulée, le porte-parole du Front pour la Sauvegarde de l’Intégrité Territoriale plaide pour le retrait de la RDC de l’OIF. À l’analyse de ces propos, quelques observations méritent d’être faites dans le but d’éclairer l’opinion Congolaise, et de préconiser un peaufinage de la stratégie de “sauvegarde de l’intégrité territoriale” sans nuire aux intérêts nationaux au sein de l’OIF.
Le discours reste le même tant bien au sein de l’OIF que des Nations-Unies. Toutes préconisent le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des États membres. Cela quand bien même, elles ne réussiraient pas toujours à le faire respecter.
Pour l’instant, il est évident que la Francophonie ne peut nullement déployer ses experts pour auditer le fichier électoral dans un État sans préalablement obtenir une demande expresse de ce dernier. Si la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la RDC a de bonnes raisons de ne pas recourir à l’expertise de l’OIF pour un examen, assorti des recommandations, du fichier électoral, l’OIF ne pourra nullement s’y imposer.
Il revient aux Congolais de dégager un consensus sur l’instance devant auditer le fichier électoral. Dès lors, la démarche du Front pour la Sauvegarde de l’Intégrité Territoriale relève de la liberté citoyenne et de la vitalité de la démocratie Congolaise.
Diddy MASTAKI, Goma