
Le ministre honoraire Steve Mbikayi a fermement dénoncé les propos tenus par Martin Fayulu, président de l’ECIDé, lors de sa déclaration du lundi 30 décembre. Dans son discours, Fayulu avait accusé une tribu spécifique de bénéficier de nominations privilégiées dans les institutions étatiques et évoqué un flux migratoire orchestré à des fins politiques.
Steve Mbikayi a qualifié ces déclarations de « tribalistes, discriminatoires et irresponsables ». Il estime que de telles accusations pourraient attiser des tensions ethniques dans le pays et pousser les Congolais à s’affronter.
« Je ne sais pas si Martin Fayulu peut prouver qu'au gouvernement, dans les entreprises publiques et la fonction publique, tout le monde serait issu d'une seule province. Nous conseillons aux hommes politiques d’arrêter avec ce genre de discours qui peuvent créer des troubles », a-t-il déclaré.
Il a également dénoncé une tentative de justifier les échecs de mobilisation de l’opposition contre le projet de révision constitutionnelle en utilisant des arguments communautaristes.
Mbikayi a rappelé qu’à l’époque de Joseph Kabila, l’opposition critiquait les décisions politiques sans attaquer les Katangais, la région d’origine de l’ancien président. Selon lui, tous les membres d’une tribu ne soutiennent pas nécessairement un leader, et généraliser de la sorte est une erreur dangereuse.
« Tous les Kasaïens ne sont pas au gouvernement et tous ne sont pas pour le président Tshisekedi. Je crois que c'est un discours rétrograde et irresponsable que nous devons éviter », a-t-il ajouté.
Steve Mbikayi a également critiqué l’idée de Martin Fayulu de lancer un « processus de Kinshasa » en parallèle aux initiatives de Naïrobi et de Luanda pour résoudre la crise sécuritaire dans l’Est. Pour Mbikayi, il s’agit d’une distraction sans fondement.
Un message d’unité et d’espoir pour 2025
Malgré ses critiques, Mbikayi a conclu son intervention sur une note positive, adressant ses vœux pour la nouvelle année : « Je réitère mes meilleurs vœux pour 2025 au chef de l'État, aux membres du gouvernement, aux députés nationaux et sénateurs, mais aussi à toute l’opposition Congolaise et à tous les Congolais. Nous pensons que 2025 sera l'année de la victoire des FARDC sur l’agression, et ce sera une année de paix pour la République Démocratique du Congo ».
Les propos de Martin Fayulu continuent de susciter un débat national, mettant en lumière les risques d’instrumentalisation des questions ethniques dans le discours politique.
Diddy MASTAKI