
À l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en période de conflit, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) mène une mission de terrain à Boga, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, dans le territoire d'Irumu, en Ituri.
L’initiative, conduite par Audrey Eprinchard, responsable de la protection du CICR à Bunia, vise à renforcer les efforts de prévention et de réponse face aux violences sexuelles dans les zones touchées par l’insécurité armée.
« Les violences sexuelles dans les conflits peuvent être commises par une diversité d’acteurs. Le CICR, en tant qu’acteur humanitaire neutre, se concentre spécifiquement sur celles perpétrées par des porteurs d’armes, qu’ils soient étatiques ou non étatiques », précise la délégation.
Sur le terrain, l’équipe du CICR s’emploie à documenter les dynamiques locales à travers des entretiens confidentiels avec les communautés, dans un cadre sécurisé et respectueux de la dignité des survivantes et survivants. Ces témoignages sont ensuite transmis, de manière confidentielle, aux responsables présumés dans le cadre d’un dialogue bilatéral, toujours dans le respect du principe de confidentialité qui régit l’action humanitaire du CICR.
L’objectif est double : prévenir la récurrence des violences sexuelles et améliorer la prise en charge des victimes. À cet effet, le CICR organise également des sessions de formation au droit international humanitaire, incluant des modules spécifiques sur les violences sexuelles, à destination des porteurs d’armes. Un suivi régulier est assuré afin de mesurer l’évolution des comportements et le respect des normes internationales.
À Boga, la mission actuelle prévoit, les discussions sur les mécanismes communautaires de prévention pour une prise en charge holistique des survivants, soins médicaux, soutien psychosocial, protection, la lutte contre la stigmatisation, souvent considérée comme un frein majeur à la guérison des survivants.
« Chacun a un rôle à jouer pour prévenir les violences sexuelles et garantir une prise en charge digne des victimes. Les communautés, les acteurs armés, les autorités locales et les organisations humanitaires doivent travailler ensemble dans cette lutte », précise Audrey Eprinchard.
Dans une région marquée par des décennies de conflits, les violences sexuelles demeurent une arme redoutable, infligeant des souffrances profondes et durables. Le travail du CICR à Boga s’inscrit dans un effort plus large visant à rétablir la dignité des personnes touchées, à sensibiliser et à favoriser une réponse collective et coordonnée face à ce fléau.
Joël Heri Budjo