
Dans une région marquée par les conflits armés et l’instabilité sécuritaire, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a intensifié ses efforts de sensibilisation sur les violences sexuelles liées aux conflits. À Boga, une session de formation a récemment rassemblé des leaders communautaires, membres de la société civile, représentants des déplacés et personnel médical.
Objectif : briser le silence et lutter contre l’ignorance persistante autour des conséquences sanitaires, psychologiques et sociales des violences sexuelles.
« Une victime de violence sexuelle doit impérativement accéder aux soins médicaux dans les 72 heures, idéalement dans les 48 premières, afin de prévenir les infections sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées », a expliqué Audrey Eprinchard, cheffe d’équipe protection du CICR à Bunia.
L’initiative a été saluée par les autorités locales. Le chef de la chefferie des Bahema-Boga a exprimé sa reconnaissance : « Le CICR nous a aidés avec des médicaments dans nos hôpitaux. Nous le remercions pour cet accompagnement important. La violence sexuelle ici est souvent fait par des porteurs d'armes. Nous appelons le gouvernement à agir pour rétablir la sécurité et protéger la population ».
Sur le terrain, cette campagne de sensibilisation commence déjà à porter ses fruits. Sabiti Miramago Dieudonné, chef du parking Atmoi à Boga, témoigne : « Le CICR nous a appris que la violence sexuelle détruit la société. En tant que taximan, nous allons jouer notre rôle en orientant rapidement les victimes vers les structures de soins ».
Même engagement du côté de Furaha Salama, habitante du village Kabutukuru : « Grâce à cette formation, nous savons désormais comment réagir. Nous allons sensibiliser dans nos maisons, dans les églises, car beaucoup ignorent encore que le viol est un crime grave. Merci au CICR pour l’aide apportée, notamment en médicaments, vivres et autres biens essentiels ».
Cette session s’inscrit dans une stratégie plus large du CICR visant à renforcer la résilience des communautés face aux abus en période de conflit, en combinant action humanitaire, soutien médical et mobilisation communautaire.
Joël Heri Budjo