Après le massacre de civils à Mahagi, la communauté Alur souhaite le départ de l'administrateur militaire
Mercredi 22 mars 2023 | Sécurité
La communauté Alur vivant à Bunia en Ituri vient de dénoncer l’inefficacité des autorités du pays à sécuriser la population et ses biens dans le territoire de Djugu.
Dans une déclaration faite à la presse mercredi 22 mars à Bunia, cette structure communautaire fait notamment allusion aux dernières attaques de miliciens de CODECO contre les civils dans le groupement Ngote en chefferie de Panduru où plus de trente (30) civils ont été massacrés par ces miliciens.
Ce qui pousse à cette communauté de se poser plusieurs questions sur le rôle du gouvernement et de l’administration militaire de l’état de siège.
« Les Alurs n’ont pas droits d’être protégés ? A quoi est-ce que le gouvernement de l’état de siège, se sent-il fier de porter des uniformes militaires pour être appelé gouvernement militaire pendant que la population qu’il est censé protéger est tuée sans aucun secours ?», s’interroge David Ung’yertho, vice-président de la communauté Alur de Bunia et environs.
Pour ce faire, la communauté Alur demande le départ de l’administrateur du territoire de Mahagi dans un bref délai soupçonné de faciliter le travail à la milice de la CODECO dans ce territoire, en parlant de cas d’arrestation du coordonnateur de la société de la chefferie des Panduru et ses collaborateurs sous prétexte qu’ils collaborent avec du groupe de l’autodéfense.
Une décision que cette communauté considère comme une façon «d’intimider les forces vives et étouffer» l’autodéfense populaire contre ces CODECO pourtant «encourager» selon elle par le gouvernement.
«La conclusion est claire, peuple Alur, retenez que nous sommes abandonnés par le gouvernement de l’état de siège censé nous protéger contre les Lendu de CODECO. Ainsi, il est temps de résister de peur d’être exterminé et chassé du sol de nos ancêtres», poursuit-il
Signalons que les miliciens de CODECO ont mené une série d'attaques la semaine dernière dans plusieurs villages du territoire de Mahagi. La société civile locale parle de trente (39) morts et de plusieurs dégâts matériels.
Marcus Jean Loika
