
La gestion des réfugiés vivant en ville de Goma, province du Nord-Kivu sous la gestion de l’organisation non gouvernementale AIDES fait l’objet de plusieurs réclamations autour de la situation humanitaire de ces réfugiés en dépit des financements mis à leur disposition par le Haut Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR).
Selon certains réfugiés qui se sont confiés à CONGORASSURE.CD sous anonymat, cette organisation serait à la base de la souffrance qu’ils endurent depuis qu’ils ont fui la guerre et le dérèglement politique dans leurs pays d'origine. Ils proviennent essentiellement du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda ou encore du Chad et de la Centre Afrique.
« Après analyse, nous avons constaté que l'ONG AIDES contribue à l'insécurité que les réfugiés sont en train de mener à Goma. Vu qu’il y a quelques poignées d'agents des leurs partenaires y compris le Panel. Ce Panel, c'est un système de détournement des assistances sociales des réfugiés. C’est vraiment un crime contre l'humanité, une violation de la charte des nations unies », explique-t-il, d’un ton désespéré.
Ce réfugié Burundais émet le vœu de voir le UNHCR rompre tout contrat de partenariat avec l'ONG AIDES en toute urgence. « Il y a nos frères réfugiés qu'AIDES soumet à des traitements inhumains, d'autres disparaissent et torturés par le simple fait qu’ils réclament leurs droits. Moi-même qui vous parle j’ai passé environ six (6) mois dans la prison de Goma parce que j’ai dénoncé », poursuit-il.
Ces réfugiés projettent créer une résistance contre AIDES qu’ils ne cessent d’accuser de détournement des dons des réfugiés sans aucun contrôle du CNR, institution Étatique de la RDC en charge des réfugiés et demandeurs d’asile en RDC.
*Un danger à la sécurité nationale*
Depuis que la RDC accueille les réfugiés sur son sol, avec les différentes turbulences qui ont frappé plusieurs pays africains depuis les années 90, le nombre exact de sujets étrangers sous statut de réfugiés et demandeurs d’asile reste incertain.
Selon la COJESKI, une association plaidant pour les droits des réfugiés et demandeurs d’asile au Nord-Kivu, la ville de Goma et une partie de Nyiragongo comptent à eux seuls environ quarante mille (40.000) réfugiés venant du Rwanda, Burundi, Uganda et Somalie, Soudan et même de la Centre Afrique. Plus ou moins 80% de ces réfugiés ne sont pas identifiés et personne n'est même intéressée à les identifier, renseigne M. PECOS coordonnateur provincial de cette organisation.
Toutefois, selon ses statistiques, il affirme que seuls environ cinq mille (5.000) sont enregistrés par UNHCR et le CNR dont parmi, eux seuls deux mille cinq cents (2.500) ont déjà obtenu le statut de réfugié représenté par des cartes des réfugiés. Le reste vit encore sous le statut de demandeurs d’asile. « Alors les autres utilisent quels documents ? », se demande-t-il.
Ce qu’il suppose être un grand danger sur la sécurité de la partie Est de la RDC. Ses révélations corroborent avec des allégations graves nous fournies par une frange de ces réfugiés. Selon eux, certains agents d'AIDES les pousseraient à s’intégrer dans la communauté Congolaise en profitant des opérations d’identification et enrôlement des électeurs qui sont en cours dans l’aire opérationnelle 3.
« A chaque fois que nous réclamons une prise en charge, les agents d'AIDES nous demandent de nous intégrer dans la communauté et chercher des cartes d’électeur comme tout autre citoyen Congolais. À cause de cela, nombreux demandeurs d’asile parmi nous se sont fait enrôler. Ce qui n'est pas du tout bon pour ce pays qui nous a accueillis bien que certaines personnes ont décidé de nous prendre en otage et nous utiliser pour s’enrichir à notre détriment », soulignent-ils.
Ils appellent le gouvernement Congolais et au HCR, son partenaire humanitaire à se pencher sur cette affaire pour remettre de l’ordre dans la gestion des réfugiés et demandeurs d’asile qui risque d’être un problème supplémentaire pour le gouvernement de ce pays. Ils proposent que Kinshasa procède non seulement au retrait de la gestion des réfugiés à l’AIDES, mais aussi à faire un contrôle et identification systématique des réfugiés, de préférence les cantonner dans un lieu éloigné des frontières avec leurs pays d’origine.
Diddy MASTAKI, Goma