
Les réclamations des réfugiés autour de la megestion par certaines Organisations Non Gouvernementales continuent à faire débat au sein des différentes associations de défense des droits des réfugiés en province Nord-Kivu.
Dans une lettre publiée samedi 22 avril, ayant comme objet « Appelons le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR) de mettre fin à leur contrat avec l’Organisation Actions et Interventions pour le Développement et l’Encadrement Social, AIDES », la coordination provinciale du Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires du Congo-Kinshasa, COJESKI/RDC demande une rupture du contrat de l’AIDES.
La cause évoque, l'insuffisance notoire observée dans l’exécution des activités envers les réfugiés à Goma par l’organisation AIDES. Depuis qu’elle est à la tête de l’exécution des projets ciblant les réfugiés Rwandais, Burundais, Ougandais et des autres nationalités en exil sur le sol Congolais.
« Nous rappelons que la charte constituante des Nations-Unies est basée sur les principes inviolables de la liberté, des droits humains, de la démocratie et de la dignité de la personne, dont AIDES semble ignorer. Au lieu de promouvoir un environnement qui favorise la liberté d'expression des réfugiés au Nord-Kivu pour aider les acteurs à améliorer, nous regrettons de constater des attaques, menaces et intimidations, des exclusions, contre les réfugiés qui ont des idées et opinions différentes sur la gestion en place », lit-on dans cette missive.
Par ailleurs, cette organisation dit s’inscrire en faux contre le récent communiqué de cette ONG, qui selon elle visait à asphyxier la liberté d’expression de la communauté des réfugiés du Nord-Kivu alors qu’ils ne font que réclamer leurs droits qui restent piétinés alors qu’ils vivent dans une grande vulnérabilité.
« Nous sommes très concernés par le communiqué d'AIDES rendu public le 10 avril 2023 qui cible un réfugié que tous connaissons comme Muco Kennedy dans le cadre d’assassiner son caractère et l’isoler de la communauté des réfugiés. Nous protestons contre ce communiqué qui attaque nos valeurs de la démocratie, de la liberté et des droits humains en criminalisant la lutte des réfugiés pour une gestion effective et en attaquant le droit de la libre expression. »
Le COJESKI coordination du Nord-Kivu conclue sa lettre en insistant sur la demande de la rupture de ce contrat qu’il trouve non bénéfique aux réfugiés. « Le but de cette lettre est de vous demander humblement de rompre le partenariat avec AIDES comme exécutant des programmes pour les réfugiés à Goma en particulier et au Nord-Kivu en général, et de dénoncer votre indifférence à la souffrance des réfugiés », conclue la lettre.
Réaction de l’AIDES
Dans sa réaction, l’Organisation Actions et Interventions pour le Développement et l’Encadrement Social, AIDES rejette toutes les accusations portées à sa charge par certains réfugiés qu’elle considère d’instrumentalisés.
Dans un entretien avec la rédaction de Congorassure.cd, le chef des programmes de l’AIDES zone Est, M. Paulin Kalenga affirme que son organisation est un simple exécutant des projets visant les réfugiés sous le financement du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, HCR sous contrôle du gouvernement Congolais à travers le CNR (Commission Nationale pour les Réfugiés).
« Nous travaillons avec différents partenaires, notamment le HCR et la CNR. Notre rôle a toujours été celui d’apporter une assistance et un appui aux réfugiés. Cela (allégations) fait suite aux fonds humanitaires qui sont de plus en plus réduits au niveau de la RDC. Cela faisant, ceux qui n’ont pas pu être appuyés selon certains critères et de la stratégie de protection cela fait à ce qu’ils ont présenté ces allégations qui ne sont pas si fondées », explique-t-il
Dans un bref message Paulin Kalenga, appelle les réfugiés au calme tout en leur rassurant que les portes de leur bureau restent ouvertes à tout le monde sans discrimination pour avoir des Caraïbes informations à la source afin d’éviter toute forme de préjugés.
« On est toujours prêt à les recevoir, à les sensibiliser comme on l’a toujours fait sur la politique d’assistance et de protection en vigueur pour cette année, qu’ils doivent de plus en plus pouvoir penser entreprendre quelque chose pour ceux qui reçoivent une petite assistance pour répondre à certains de leurs besoins primaires, et que ceux qui continuent à présenter ces allégations de pouvoir passer au bureau », ajoute Paulin Kalenga.
Des contraintes pour être en contact avec AIDES
Bien que l’AIDES présente cette assurance, nombreux réfugiés ont du mal à croire sur parole l’appel de cette organisation. Ils continuent à redouter ce qu’ils appellent séquestrations, arrestations arbitraires et intimidations auxquelles ils font face chaque fois qu’ils tentent de se soulever pour réclamer leurs droits.
Suite à cela, ils ont, il y a peu annoncé un sit-in de grande envergure au mois de juin prochain devant les installations du UNHCR autant des jours qu’ils pourront pourvu qu’ils obtiennent gain de cause à leurs revendications.
Des solutions durables à ce problème
En écoutant et analysant minutieusement les revendications de ces réfugiés, il y a lieu de conclure que ceux-ci réclament non seulement l’amélioration de leur social, mais surtout un plan de réinstallation vers d’autres pays.
Dans un message audio partagé dans des groupes WhatsApp internes aux réfugiés, ils demandent au HCR de régler la question de leur réinstallation vu que la situation socio-économique de la RDC, leur pays d’accueil se détériore de plus en plus d'avantage à côté de la recrudescence de l’insécurité et des guerres en répétition qui les plongent encore dans une si grande insécurité.
Solution jugée de très difficile à être réalisée pour ne pas dire impossible, selon l’AIDES. Pour Paulin Kalenga, pour s’assurer d’arriver à cette solution, il y a toute une liste des préalables qui doivent être réunis. Il cite entre-autre, la volontébdes nouveaux pays d’accueil de présenter un besoin d’accueillir des réfugiés sur son sol. Ce qui n’est plus récurrent comme au paravent, surtout avec les réfugiés vivant en Ouganda.
Il ajoute que, ces réfugiés doivent plutôt s’intégrer dans la société Congolaise en gardant leur statut et donc sans pour autant prendre frauduleusement la nationalité Congolaise en attendant un nouveau positionnement financier de son partenaire, le HCR, le retour de la paix dans leurs pays d’origine pour le rapatriement de ceux qui voudront rentrer chez-eux et le changement de statut pour ceux qui opteront pour la nationalité Congolaise en suivant toutes les procédures légales du ministère de l’Intérieur pour l’accusation de la nationalité.
Nos démarches pour avoir la version de la commission nationale pour les réfugiés, CNR et du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés ont été vouées à l’échec.
Diddy MASTAKI, Goma