
Les clergés de l’Église catholique de Kilwa-Kasenga en province du Haut-Katanga dans l’Est de la RD Congo viennent de donner leur position par rapport à la célèbre proposition dite loi Tshiani proposant seule la présence des candidatures des personnes de père et de mère Congolais à la présidence en République Démocratique du Congo.
Ces clergés catholiques rejettent la proposition de loi dite, après la stupéfaction que cette dernière a été jugée recevable par l’assemble nationale de la RDC lors de la cession de mars 2023. Pour ces pasteurs du peuple de Dieu de Kilwa, la loi Tshiani est susceptible de mettre à mal la paix en RDC.
« La proposition de loi dite Tshiani est susceptible de mettre en mal la paix dans
notre pays, la République Démocratique du Congo en général, et dans notre Province du Haut-Katanga en particulier, en cette année électorale », reprend leur déclaration.
Ce document dont une copie est parvenue à Congorassure.cd rappelle qu’en mai 2021, M. Noël Tshiani, a déposé à travers le député national Nsingi Pululu, une proposition de loi réservant certaines fonctions régaliennes de l'État Congolais, exclusivement à des citoyens Congolais nés de père et de mère.
Cette proposition a été au départ jugé non fondé et non recevable à l'Assemblée Nationale lors de la cession du 28 septembre 2021. Mais cette même proposition de loi a plus tard été déclarée recevable par le bureau de l'Assemblée Nationale lors de la session parlementaire de mars 2023. Décision qui n'a pas manqué à étonner les auteurs de cette déclaration, comme plusieurs autres Congolais, la loi Tshiani étant actuellement le sujet qui défait la chronique dans le microcosme politique de la RDC.
« ... rien ne prouve que les citoyens Congolais de [sang pur] seraient les seuls capables d'être loyaux et capables de mieux défendre les intérêts de la RD CONGO que les citoyens Congolais de [sang mêlé] de père ou de mère. Pourtant, des exemples de citoyens « Congolais dits de sang mêlé » qui ont servi ce pays de manière patriotique et loyal sont très nombreux », souligne cette déclaration.
Ce qui pousse les clergés de Kilwa m-Kasenga à rejeter cette proposition de loi dite « Tshiani ». Ils se réfèrent par ailleurs, à la Constitution du 18 février 2006, revue et complétée en 2011 régissant jusqu’à présent le pays à ses articles 12 et 13 pour rappeler l’égalité de tout Congolais devant la loi et leur égalité de droit à la protection.
« Aucun Congolais ne peut, en matière d'éducation et d'accès aux fonctions publiques, ni en aucune autre matière, faire l'objet d'une mesure discriminatoire, qu'elle résulte de la Loi ou d'un acte de l'exécutif en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à un tribut, à une minorité culturelle ou linguistique », reprennent-ils.
En somme, ils trouvent discriminatoire la proposition de Loi Tshiani en la considérant comme un frein à la bonne participation de tous au développement du pays.
« Cette proposition de loi nous conduit tout droit à l'agitation et au chaos sur le plan social et au clivage séparatiste. De ce fait, cette loi ne contribue pas à la consolidation de la cohésion nationale tant attendue et détruit tous les efforts de réconciliation et du vivre-ensemble national. Or l'unité est gage de la paix nationale, comme nous le conseille l'Apôtre Saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens (Eph. 4, 3) », poursuit la déclaration.
À côté de cet aspect, ils estiment que cette proposition de loi éloigne les Congolais des priorités actuelles du pays, en l'occurrence la protection de l'intégrité nationale, en boutant dehors l'envahisseur de la partie Est de la RDC et l'amélioration des conditions socio-économiques plus que précaires des compatriotes de l'Est du pays, avec les risques de perpétuer la souffrance des millions de Congolais, déjà meurtris par la guerre.
Diddy MASTAKI, Goma