
Des milliers de déplacés de la guerre menée par la rébellion du M23 se sont réunis dans les camps de Goma et du groupement Munigi, dans le territoire de Nyiragongo, en province du Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo. Ils se sont recueillis en mémoire des nombreuses personnes décédées dans les villages lors des affrontements avec le M23.
Cette commémoration a eu lieu lors de la journée des parents, qui coïncide avec la journée des morts, un jour férié en République démocratique du Congo. À l'initiative du conseil territorial de la jeunesse de Rutshuru, les déplacés se sont réunis autour d'un grand feu pour se remémorer toutes les personnes disparues lors des différentes campagnes menées par les combattants du M23. Depuis juin 2022, cette rébellion a causé la mort de plusieurs centaines de personnes dans les territoires qu'elle occupe.
Lors de cette soirée funèbre organisée dans le groupement Munigi, les déplacés ont entonné des chants hostiles aux combattants du M23 et au régime de Kagame, supposé être à l'origine de cette nouvelle invasion du Rwanda en RDC par le biais du M23, une rébellion à prédominance tutsi active dans cette partie du pays.
« Nous voulons la fin du M23 pour pouvoir rentrer chez nous. De nombreux parents, époux et fils ont été lâchement abattus par cette rébellion. C'est le moment pour nous de nous souvenir de ceux que nous ne reverrons plus jamais, ceux qui ont été tués parce qu'ils étaient sans défense », souligne un déplacé.
À travers leurs chants, les déplacés demandent au gouvernement congolais de combattre les rebelles du M23 pour qu'ils quittent leurs terres et mettre ainsi fin aux massacres ciblés contre des civils sans défense. Ils dénoncent également la passivité des forces de l'EAC et des militaires FARDC, qui, depuis plusieurs mois, semblent plus préoccupés par la collecte des taxes à Kanyamahoro que par la traque des rebelles du M23.
Pour l'instant, leur priorité absolue est le retour de la paix, une paix durable qui leur permettrait de reprendre une vie normale après plus d'un an passé dans l'incertitude et la souffrance, en cavale dans les territoires de Nyiragongo, où sont installés les différents sites qui les ont accueillis.
Diddy Mastaki