
À Goma, les vendeurs du marché Virunga dénoncent une surtaxation injuste, dans une ville livrée à elle-même, loin du regard de Kinshasa.
Les premières heures de ce mardi, le marché Virunga de Goma a été paralysé pendant plusieurs heures par des vendeurs en colère, dénonçant une surtaxation injustifiée et brutale, imposée dans une zone économiquement sinistrée.
L’indignation a éclaté lorsque les marchands ont appris qu’ils devraient désormais payer 5 000 FC (environ 2 $) simplement pour être identifiés. Une mesure de trop pour les marchands, dans une ville où les déplacés de guerre affluent et où la pauvreté devient la norme.
Au-delà de cette taxe d’identification, les vendeurs ont dénoncé la hausse de la patente annuelle (11 $), ainsi qu’une série de prélèvements jugés arbitraires : frais de recensement, hausse des tarifs sanitaires, taxes journalières cumulatives. Nombreux vendeurs ont abandonné leurs étals faute de rentabilité, à en croire un des leurs rencontrés sur place.
Après l’intervention de l’administrateur du marché Delphin Bitwaiki, un accord a été trouvé. Toutes les nouvelles taxes ont été supprimées, le recensement devient gratuit, la taxe journalière de 500 FC est maintenue et le tarif des toilettes publiques est réduit à 200 FC.
Un soulagement pour les vendeurs, mais qui ne dissipe pas totalement la colère. En effet, malgré les annonces d’apaisement, les activités économiques n’ont repris que timidement dans le marché. Plusieurs dépôts et échoppes sont fermés, par solidarité ou méfiance. Reste à savoir si ce mercredi, les activités vont totalement reprendre dans le marché.
Rédaction