
En dépit d’un climat sécuritaire instable, l’assistance humanitaire s’est intensifiée au mois d’août en Ituri. Des milliers de déplacés internes et de familles d’accueil ont bénéficié d’un appui vital dans plusieurs secteurs clés, allant des abris d’urgence aux soins de santé, en passant par l’éducation et la sécurité alimentaire.
Abris et kits ménagers : un premier réconfort
Pour de nombreuses familles déracinées, trouver un abri est une urgence. Plus de 38 700 personnes ont bénéficié d’abris d’urgence fournis par le NRC, l’OIM, le PPSSP et l’ADSSE. Parallèlement, 146 000 déplacés, dont une majorité vivant en familles d’accueil, ont reçu des articles ménagers essentiels distribués par PPSSP, ADSSE et Samaritan’s Purse dans les territoires des Djugu, Irumu et Mahagi.
Accès à l’eau et hygiène : des initiatives concrètes
Dans la zone de santé de Lita (Djugu), TROCAIRE et l’ONG PNA ont aménagé des sources équipées de réservoirs, tout en sensibilisant les communautés à l’hygiène et à la prévention des IST/VIH. À Mambasa, TROCAIRE a construit une mini-adduction d’eau, aménagé deux sources et 45 latrines, améliorant le quotidien de plus de 580 personnes.
Éducation : maintenir les enfants sur les bancs d’école
L’accès à l’éducation reste un défi dans les zones affectées par les violences. Avec l’appui de l’UNICEF, 375 enseignants et comités de parents ont été formés à la protection des enfants et à la prévention des violences basées sur le genre. Le Danish Refugee Council a distribué des kits scolaires à 1 437 élèves, tandis que Save the Children et AJEDEC ont renforcé la scolarisation des filles grâce aux clubs de lecture et aux kits menstruels. Dans plusieurs territoires, des campagnes radios ont aussi insisté sur l’importance de l’éducation.
Santé et nutrition : des milliers de vies prises en charge
Les besoins sanitaires demeurent immenses. ALIMA a réalisé près de 14 000 consultations médicales, hospitalisé 390 patients et accompagné 482 accouchements en août. Première Urgence Internationale a assuré plus de 8 000 consultations curatives, 390 accouchements et le référencement de cas d’urgence à Mahagi. Action Contre la Faim a soigné plus de 2 000 enfants souffrant de malnutrition sévère, tandis qu’ALIMA a poursuivi la prise en charge nutritionnelle dans les zones des Djugu et Irumu.
Sécurité alimentaire : entre assistance et autonomie
Pour prévenir la faim, le PAM et la Caritas Bunia ont distribué plus de 2 000 tonnes de vivres à près de 138 500 personnes. En parallèle, OXFAM, NRC et JSD ont remis des intrants agricoles et formations à des centaines de ménages, notamment à Mahagi et Djugu, pour favoriser l’autonomie alimentaire.
Transferts monétaires : un soutien direct
L’argent liquide s’impose comme une solution flexible pour les familles vulnérables. Plus de 103 700 personnes ont reçu une assistance monétaire de 1,4 million USD via le PAM et ses partenaires. Caritas Bunia et TROCAIRE ont aussi distribué des sommes en cash à des ménages déplacés afin de relancer leurs activités génératrices de revenus.
Protection et cohésion sociale : prévenir les violences
Les conflits fonciers et les violences basées sur le genre restent préoccupants. À travers des formations et campagnes de sensibilisation, plusieurs ONG, dont AIDES, NRC et REMED, ont promu la cohabitation pacifique, le droit foncier et la prévention des violences sexuelles. Des émissions radios ont également diffusé des messages contre l’exploitation et les abus sexuels.
Coordination : dialogue et redevabilité
À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, une table ronde a rassemblé à Bunia autorités, humanitaires et communautés. Les débats ont porté sur la désinformation, les principes humanitaires et la redevabilité envers les populations affectées. Ces échanges visent à renforcer la confiance entre acteurs et bénéficiaires dans un contexte marqué par des attaques persistantes contre les civils.
Joël Heri Budjo