Les confessions religieuses de la ville de Butembo s’insurgent contre les « violences » devenues récurrentes dans la partie nord de la province du Nord-Kivu, en l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Des actes qui sont dus à l'expansion de la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23) au Nord-Kivu.
Ces confessions religieuses sont notamment le diocèse catholique de Butembo-Beni, l’Eglise du Christ au Congo (ECC), l’Eglise Anglicane du Congo/Diocèse du Nord-Kivu, l’Eglise Adventiste du 7ème jour et la Communauté Islamique Butembo-Lubero. Elles ont exprimé leur désaccord face à ces actes dans un message adressé ce vendredi 5 juillet 2024, à tous les croyants et hommes de bonne volonté.
Les chefs des confessions religieuses rappellent que la chute de la cité de Kanyabayonga, qui semblait être comme le rempart entre les territoires de Rutshuru, Walikale et Lubero, a ouvert la voie à des sentiments et actes de désespoir.
Une autodestruction contreproductive
Ils évoquent les déplacements des populations, la justice populaire, les tueries, les incendies et destruction des infrastructures acquises péniblement, des tracasseries des populations parmi lesquelles les déplacés internes et les humanitaires, actes de vandalisme tels que mettre du feu sur le goudron, attaques contre les immeubles administratifs et commerciaux, contre les résidences ou domiciles des innocents, contre les véhicules, les kiosques, les arbres et les ponts.
D'accord eux, il regrettable de constater que de nombreux jeunes semblent investis dans cette mission d’autodestructrice contreproductive qui, en somme, ne fait qu'aggraver notre calvaire, notre souffrance...
« Nous créons ainsi l'insécurité dans l'insécurité. Allons-nous continuer à ajouter à l’irrationnel à l’irrationnel, à mettre l’insécurité dans l’insécurité, à augmenter la souffrance à la souffrance à accentuer nos malheurs au point d'être accusés de nous entretuer nous-mêmes et d'être acteurs de nos propres malheurs ? Comment un patriote digne de ce nom peut-il tracasser, voire, escroquer, ses frères et sœurs en détresse, traumatisés et paupérisés en leur imposant des « jetons » et des frais illégaux à payer devant des barrières illégalement éparpillées dans les villes et territoires ? Quelle mauvaise image ne donnons-nous pas ainsi de nous-mêmes, de notre ville (ou village) et de notre communauté ? Bien plus, pourquoi nos élus s'enferment-ils dans un mutisme incompréhensible au moment où ils devraient éclairer la conscience de leurs bases électorales ? », s’interrogent-ils.
Contribuer à la paix tant recherchée
Cependant, les confessions religieuses appellent tout le monde à la recherche de ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle. A la population d’adopter des attitudes rationnelles et éthiques vis-à-vis des personnes et de leurs biens en évitant toutes sortes des violences.
« Devant ce qui semble être comme un fait accompli, l'important n'est ni de détruire ni de tuer, moins encore de nous entredéchirer, mais de nous unir et de travailler main dans la main », préconisent-elles.
Les rebelles du M23 ont investi la cité de Kanyabayonga située à la limite entre le territoire de Lubero et celui de Rutshuru, à plus de 140 Km de la ville de Butembo, vendredi 28 juin 2024.
Martin Leku