
« Il crache sur la mémoire des plus de 7000 morts pour rien » : la colère d’un notable du Nord-Kivu face aux propos de Jules Alingete
De nombreux habitants de l’est de la République démocratique du Congo sont en colère. Depuis les premières heures de ce mercredi, les réactions se déchaînent sur la toile. Le numéro un de l’Inspection générale des finances (IGF) est sérieusement critiqué pour des propos qu’il a tenus et qui sont jugés irresponsables, insultants et scandaleux.
Accusé de cracher sur la mémoire de toutes les victimes qui continuent de tomber quotidiennement dans certaines provinces du pays, notamment dans les deux Kivu et en Ituri, Jules Alingete qui fait l’objet de nombreuses critiques et connu pour sa réactivité dans les médias, n’a curieusement pas encore réagi.
Pourtant, plusieurs Congolais, toutes tendances confondues, estiment qu’il est crucial pour ce bras séculier contre la corruption du pouvoir en place, de s’excuser et de retirer les propos qu’il a tenus devant un parterre d’investisseurs étrangers qu’il voulait convaincre de venir s’installer en République démocratique du Congo qui, selon lui, n’est pas en guerre.
Pour l’homme politique et notable du Nord-Kivu Jonas Kasimba, cette sortie ratée de Jules Alingete vient de le précipiter de son piédestal dans les deux provinces les plus secouées par l’instabilité sécuritaire, le Nord-Kivu et l’Ituri.
« A Beni et en Ituri, Jules Alingete tombe de son piédestal et crache sur la mémoire de plus de 7000 morts sans raison », a réagi l’homme politique, manifestement très remonté.
Cet originaire du Nord-Kivu, personnellement touché par cette situation, a également demandé à Jules Alingete de retirer tout simplement ses propos, commentant qu' »à force de vouloir faire l’ange, on fait la bête ».
Invité à un forum d’investisseurs à Houston, aux États-Unis, en compagnie de certains membres du gouvernement central, Jules Alingete a laissé entendre qu’il n’y a pas de guerre en RDC. « Soyez assurés que nous n’avons pas de guerre au Congo. On voit la guerre à la télévision, on est à Kinshasa, à Lubumbashi, à Mbandaka, dans les grandes villes, on n’a jamais vu la guerre au Congo, donc c’est une situation à plus de 2 000 kilomètres des institutions », a-t-il déclaré.