
Des autochtones particulièrement de la communauté Pygmées, ont acquis des techniques écologiques d’extraction des produits apicoles. Le « Groupe Academia RDC » a organisé un atelier de partage d’expériences à leur intention en ville de Butembo, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Ces autochtones sont issus de leurs groupes présents en territoires de Lubero et Beni, en province du Nord-Kivu et d’autres de la province de l’Ituri. Le mercredi 20 août 2025, ils ont effectué avec le « Groupe Academia RDC » une descente à la sortie sud de Butembo, sur l’axe Musienene, territoire de Lubero.
Techniques écologiques d'extraction du miel
Sur place, le facilitateur (Academia) leur a transmis les pratiques écologiques de l’apiculture. Il s’agit de la fabrication des ruches à barrette Kényane ou les enfumoirs non destructifs et de l’extraction du miel sans tuer les abeilles.
« Nous avons extrait du miel sans tuer les abeilles. A nos frères et sœurs de Kantine, Magurejipa et Isigo, il faut que nous nous approprions ces techniques », lance Kisugbo Daria, venue de Mangurejipa-Isigo, territoire de Lubero.
Ibrahim Benjamin originaire de Teturi, territoire de Mambasa (Ituri) déclare que sa communauté recourt souvent aux techniques traditionnelles consistant à éliminer les abeilles pour extraire les produits apicoles.
« Avec ces techniques modernes, nous allons désormais produire du miel à côté de nos campements », promet-il.
En plus de renforcer les capacités techniques des peuples autochtones, cet échange d’expérience vise aussi à l'intégration des principes de conservation de la biodiversité et de durabilité recommandés par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique.
Cette initiative rejoint la politique de développement rural du gouvernement Congolais dans la lutte contre la pauvreté.

« C’est un métier que la communauté devrait s’approprier. Tel que je vois, il suffit de confectionner des ruches avec des planches », souhaite Kavugho Mwangaza, inspectrice au développement rural.
Kavugho Mwangaza pense que, ces approches modernes de l'apiculture permettront à de nombreuses familles de répondre à leurs besoins vitaux.
« Cette sortie va nous aider à former d’autres membres de la communauté », soutient Kambale Musisa, membre de la Fédération des familles pour la paix mondiale et l’unification.
Ces membres de la communauté pygmée ont également participé à la fabrication des ruches selon les normes écologiques et à leur placement dans la brousse.
Rompre avec les méthodes non durables
D'après Kakule Vutsapu Michael, Président du Conseil d'administration de l'asbl « Groupe Academia RDC », l'objectif de la formation est de rompre avec des méthodes traditionnelles et non durables d'extraction du miel, telles que l’usage du feu ou l’abattage d’arbres. Elles entraînent la destruction des colonies d’abeilles et la dégradation des habitats.
« Ces pratiques compromettent non seulement la survie des pollinisateurs, mais aussi la sécurité alimentaire et les revenus des communautés locales », souligne-t-il.
Par ailleurs, le PCA du Groupe Academia RDC insiste sur l’intégration des savoirs autochtones dans les programmes de formation pour renforcer l’appropriation locale et la transmission intergénérationnelle des connaissances écologiques.
Pour pérenniser les méthodes écologiques de l'apiculture, l'Inspection du service urbain du Développement rural de Butembo, promet de mener des plaidoyers au niveau la hiérarchie pour promouvoir ces techniques auprès d'autres communautés.
Martin Leku