Le porte-parole des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général-major Sylvain Ekenge, a été suspendu de ses fonctions après avoir tenu des propos stigmatisants à l'égard de la communauté Tutsi, a annoncé l'état-major général dans un communiqué parvenu lundi à CONGORASSURE.CD.
La décision, signée par le chef d'état-major général, le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, intervient moins de 48 heures après une intervention du général Ekenge sur les antennes de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC).
Lors d'une émission en direct le 27 décembre, le général-major Ekenge avait tenu des propos polémiques sur les mariages avec des femmes de la communauté Tutsi, évoquant des théories de "perfidie" et de "substitution" familiale.
L’état-major a immédiatement pris ses distances, soulignant que ces déclarations « ne reflètent en rien la position officielle » de la RDC, du gouvernement ou du président Félix Tshisekedi, commandant suprême des armées.
Le communiqué précise que de tels propos sont « incompatibles avec les valeurs républicaines et les missions constitutionnelles » des FARDC. Cette suspension survient dans un climat de fortes tensions sécuritaires et communautaires dans l'est du pays, où le gouvernement accuse régulièrement le Rwanda voisin de soutenir la rébellion du M23, majoritairement composée de Tutsi.
En suspendant son porte-parole, l'armée congolaise réaffirme sa mission de « protéger tous les Congolais sans aucune distinction » et appelle la population à l'unité et au « rejet de tout discours de haine ».
Le général Sylvain Ekenge était, depuis plusieurs années, le visage et la voix de l'armée, notamment pour les communications liées aux opérations militaires dans l'est de la RDC et au régime de l'état de siège.
EMMANUEL MWENE