
Alors que le Franc Congolais semble reprendre timidement de la valeur face au Dollar Américain, les habitants de Goma peinent à ressentir un véritable soulagement dans leurs dépenses quotidiennes. En moins d’une semaine, le taux de change est passé d’environ 3 000 FC à 2 600, voire 2 500 FC pour un dollar Américain. Pourtant, sur les marchés de la ville, les prix des denrées et produits de première nécessité demeurent inchangés.
« C’est vrai que le dollar a baissé, mais le prix du riz, du haricot et du carburant n’a pas bougé. Les vendeurs disent qu’ils attendent voir si cela va durer », explique Jeanne Mukamperezida, ménagère rencontrée au marché Virunga.
Un tour dans plusieurs quartiers de Goma confirme cette réalité : malgré la baisse du taux de change observée chez les cambistes, le panier de la ménagère reste tout aussi cher. Certains commerçants justifient cette situation par la fluctuation incertaine du taux et la difficulté d’écouler les stocks achetés à un prix élevé.
« Nous avons acheté nos marchandises quand le dollar était encore à 3 000 FC. Si nous vendons maintenant au prix du jour, nous perdrons de l’argent », confie Patrick, vendeur de produits importés au marché Katindo.
Cette situation alimente le sentiment d’injustice chez les consommateurs, qui estiment que la baisse du taux de change devrait automatiquement se traduire par une réduction des prix. Les économistes, eux, appellent à la prudence : selon eux, le marché réagit toujours avec un léger décalage par rapport aux variations monétaires.
« Si la tendance se stabilise et que le taux reste bas pendant plusieurs semaines, on pourrait espérer une baisse progressive des prix », souligne un analyste économique.
En attendant, la population continue de subir le paradoxe d’une monnaie en renforcement mais d’un coût de vie toujours élevé, une équation qui, à Goma comme ailleurs, traduit les défis persistants de l’économie congolaise face à l’instabilité du marché et à la dépendance aux importations.
Diddy Mastaki