
Le député national Gratien de Saint Nicolas Iracan, élu de l’Ituri, alerte sur la persistance de l’insécurité dans cette province de l’Est de la République Démocratique du Congo. Selon lui, un réseau mafieux extrêmement dangereux prendrait la région en otage pour des intérêts égoïstes, en exploitant plusieurs groupes armés opérant sous le label d’autodéfense.
Dans une déclaration publique, l’élu met directement en cause les mouvements dits Zaïre, MAPI et d’autres désormais regroupés au sein de CRP. Ces milices, selon lui, sont devenues des groupes armés criminels responsables de nombreuses atrocités contre les civils.
Plus de 140 civils tués entre juin et septembre
Gratien Iracan accuse également certains acteurs politiques et militaires d’avoir instrumentalisé les milices CODECO pour perpétrer des massacres à grande échelle.
« Plus de 140 civils ont été tués entre juin et septembre 2025 dans différentes localités de l’Ituri », a-t-il dénoncé, rappelant qu’il a interpellé le Vice-Premier Ministre chargé de la Défense nationale afin qu’il s’explique devant l’Assemblée nationale sur les accusations graves visant des responsables militaires.
Appel au respect de la Constitution et de l’État de siège
Le député Iracan a par ailleurs rappelé que nul ne peut aller à l’encontre de l’ordonnance du Président de la République, qui, dans son article 4, garantit le respect du droit à la vie même sous le régime d’état de siège.
« L’état de siège ne doit pas être un prétexte pour violer les droits humains. Il doit protéger, non réprimer », a-t-il insisté, appelant à une reddition de comptes au sein de l’appareil sécuritaire.
Malgré les menaces qu’il dit recevoir quotidiennement, Gratien Iracan affirme rester déterminé à poursuivre son combat pour la justice et la sécurité en Ituri.
« Je ne reculerai jamais lorsqu’il s’agit de défendre le droit du peuple Iturien, dont je suis le leader accepté. Je servirai le Congo en toute fierté et soutiendrai les institutions légalement établies, avec franchise et intégrité morale, loin de toute intimidation », a-t-il déclaré.
Cet élu appelle à une enquête nationale indépendante sur les réseaux armés et leurs soutiens politiques, estimant que la paix en Ituri passe par la vérité et la responsabilité.
Joël Heri Budjo