
Depuis mars 2024, les malades cancéreux en République Démocratique du Congo font face à une crise majeure : l'accès aux traitements gratuits contre le cancer a été interrompu. C'est le cri d'alarme lancé par le docteur Jean-Jacques Mbungani Mbanda, ancien ministre de la santé et actuel député national.
Par Kasoki LWANZO, Kinshasa
L'ancien ministre Jean-Jacques Mbungani a lancé un appel pressant au gouvernement pour que les mesures nécessaires soient prises par les ministres sectoriels afin de garantir l'accès aux traitements pour ces patients vulnérables.
Dans ses propos, le docteur Mbungani Mbanda souligne l'importance de la lutte contre le cancer, une maladie qui affecte non seulement la RDC mais aussi l'Afrique dans son ensemble. Il met en avant les types de cancer les plus fréquents dans les pays en développement, tels que le cancer du sein et le cancer du col de l'utérus, qui nécessitent une attention particulière.
Il rappelle les efforts déployés par le gouvernement congolais en 2020, avec un accord de prise en charge des patients cancéreux avec notamment la formation, la sensibilisation au dépistage et la fourniture de traitements. D’après le docteur Mbungani, ce partenariat avait été effectivement honoré en septembre 2021, permettant le début du processus de prise en charge des patients atteints de divers cancers tels que le cancer du sein, du col, colorectal et le rétinoblastome.
Cependant, une ombre plane sur cette avancée cruciale. En effet, le gouvernement a manqué à ses engagements financiers en 2022, 2023, et 2024, totalisant une somme de 4 millions de dollars non versée. Depuis mars 2024, cette défaillance a conduit à l'interruption brutale de tous les traitements gratuits pour les patients cancéreux bénéficiaires, plongeant ces individus vulnérables dans une situation alarmante.
“À ce jour, nous avons un nombre qui est quand même interpellant de plus ou -247 patientes qui bénéficiaient de traitements ciblés pour le cancer de sein, qui ont arrêté leur traitement parce qu'il n'y a plus de médicaments pour les traiter”, a-t-il dit.
Selon Mbungani, il y a plus de 1000 autres patients qui ont tout autre type de cancer, qui doivent bénéficier de traitements qui ne sont plus traités. “Donc, en tant que député national, citoyen congolais, médecin de formation et ancien ministre de la Santé, je tire la sonnette d'alarme parce que il s'agit de la vie des milliers de Congolais et Congolaises qui ont de la part de la gratuité des soins qui est dans notre pays doivent bénéficier de ce traitement qui à ce jour n'ont plus de traitement. J'ai eu le coup de fil de plusieurs personnes qui sont dans le cas dans le besoin qui demandent de l'aide”.
Face à cette crise de santé publique, l'ancien ministre de la Santé insiste sur l’urgence d’agir. Il révèle que malgré les démarches initiées par le ministre de la Santé en octobre 2023, adressant un courrier au ministre des Finances de l’époque, Nicolas Kazadi, pour régler la situation, les fonds nécessaires n'ont pas été versés.
L'ancien ministre de la santé appelle à une action urgente de la part du gouvernement pour rétablir l'accès à ces traitements vitaux et assurer la continuité des soins pour ceux qui en ont désespérément besoin.