
La situation sécuritaire à Goma est relativement stable, avec une reprise progressive des activités économiques. Le trafic sur les axes Goma-Rutshuru et Goma-Sake-Minova est rétabli, facilitant ainsi l'approvisionnement alimentaire de la ville. De nombreuses organisations humanitaires ont repris leurs interventions, bien que les écoles et universités restent toujours fermées. À l’extérieur de Goma et dans le reste du Nord-Kivu, la situation demeure préoccupante, marquée par des actes de violence ciblée et des vols, ainsi que des attaques contre des travailleurs humanitaires.
Depuis le 22 janvier, l’approvisionnement en électricité est gravement perturbé en raison des affrontements dans le Sud-Kivu, qui ont endommagé la ligne électrique entre Bukavu et Goma. Cette coupure a des conséquences importantes sur les services essentiels, notamment la santé, car de nombreux équipements médicaux sont hors service. En outre, l’interruption de l’approvisionnement en eau potable augmente le risque de propagation de maladies comme le choléra, déjà en augmentation dans la région. Les hôpitaux sont saturés, avec plus de 3 000 blessés soignés depuis fin janvier et plus de 2 000 corps enterrés. Parallèlement, les violences sexuelles ont augmenté, et les structures de protection rapportent de nombreux cas de viols, notamment parmi les déplacées.
L'aéroport de Goma est toujours fermé, ce qui perturbe gravement les opérations humanitaires, notamment l'acheminement de matériel médical et l'évacuation des blessés. En parallèle, les retours des déplacés vers leurs zones d'origine continuent, bien que les conditions sur place demeurent très difficiles : infrastructures de santé et écoles détruites, manque d’eau potable et insécurité alimentaire. La situation nécessite des efforts urgents pour réhabiliter les infrastructures, relancer l’agriculture et garantir un retour en toute sécurité des populations déplacées. Les acteurs humanitaires appellent à un soutien accru pour répondre aux besoins immédiats et à la mise en place de solutions durables pour la population.
Gloiredo Ngise