
Le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a tiré la sonnette d’alarme samedi 15 février sur le risque d’une « escalade régionale » dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC). Lors du sommet de l’Union Africaine tenu à Addis-Abeba, il a insisté sur la nécessité d’éviter une extension du conflit qui oppose l’armée Congolaise aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
« Il faut éviter à tout prix une escalade régionale », a déclaré Guterres, alors que la situation sécuritaire continue de se détériorer. Selon plusieurs sources locales et humanitaires, des combattants du M23, accompagnés de troupes Rwandaises, ont été signalés dans la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu. Après un bref retrait observé samedi 15 février, les rebelles ont repris le contrôle de cette ville stratégique ce dimanche 16 février, suscitant des inquiétudes quant à l’ampleur de leur avancée.
Depuis près de trois ans, la province du Nord-Kivu est le théâtre de violents affrontements entre l'armée congolaise (FARDC) et le M23 avant que les violences n'atteignent la province voisine du Sud-Kivu depuis quelques mois. Cette rébellion, que Kinshasa accuse d’être appuyée militairement par Kigali, a conquis plusieurs localités stratégiques, renforçant ainsi les tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda.
L’expansion du conflit vers Bukavu marque un tournant inquiétant. Située à la frontière avec le Rwanda et le Burundi, la ville est un point névralgique pour les échanges commerciaux et un refuge pour des milliers de déplacés ayant fui les combats dans le Nord-Kivu. Son contrôle par les rebelles pourrait exacerber la crise humanitaire et accentuer les tensions régionales.
Alors que l’ONU appelle à éviter toute escalade, les autorités Congolaises exhortent la communauté internationale à prendre des mesures concrètes contre Kigali.
Les observateurs internationaux redoutent que cette montée en puissance du M23 n’entraîne une implication plus directe des pays voisins et ne ravive des conflits anciens dans la région des Grands-Lacs. En attendant, la population civile demeure la principale victime de ces violences, avec des milliers de personnes contraintes à l’exode et une situation humanitaire de plus en plus critique.
Diddy MASTAKI